Du doudou à la doudoune, faire de la réparation le nouveau réflexe

Du doudou à la doudoune, faire de la réparation le nouveau réflexe

En avant-première des Fashion Green Days Nantes 2023, retour sur la genèse et les défis des Réparables, cette jeune entreprise née aux Essarts en Vendée en juillet 2020 sous l’impulsion de Blandine Barré, avec une ambition chevillée au corps et au cœur : démocratiser la réparation de tous nos vêtements. 

Rencontre avec Mathilde Baron, chargée de communication.

Mathilde, pouvez-vous revenir sur les étapes clés de la jeune (et déjà bien remplie !) vie des Réparables ? 

Le concept, l’idée des Réparables a germé dans la tête de Blandine à la suite d’une tournée de la Réparation qu’elle a effectuée avec Patagonia en 2017/2018, et destinée à sensibiliser les clients à l’intérêt de prolonger la durée de vie de leurs vêtements. Forte de son parcours et de sa connaissance de l’univers textile, Blandine a alors voulu s’engager à son tour dans le combat contre la fast fashion et mettre son énergie et ses convictions à promouvoir un autre « mode de vie » moins jetable, plus durable pour chacun de nos vêtements. 

Quelles sont les spécificités de l’approche proposée par les Réparables ?

Notre ambition est vraiment d’avoir une approche globale de la réparation qui s’adresse aussi bien aux particuliers, qu’aux professionnels ou aux marques. Et de proposer un service simple et accessible à tous pour démocratiser la démarche. D’où le choix initial de la digitalisation qui permet en quelques clics, où que vous soyez, d’avoir une vision précise de la future réparation (faisabilité, coût, délai) à effectuer. Et de pouvoir ainsi venir à bout de tous les trous, déchirures, zips cassés, coutures décousues. Rien ou presque n’arrête nos 5 couturières qui œuvrent au quotidien sur les pantalons, manteaux, chemises, pulls, robes, jupes, tee shirts, maillots de bains, vêtements de ski, chaussures et même chaussettes ! 

Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

Notre objectif d’approche globale se concrétise puisque notre activité se répartit à l’heure ac tuelle en 3 parts à peu près égale entre particuliers, professionnels et marques. Petit à petit, on constate une évolution dans le comportement des clients plus enclins à avoir recours à la réparation, notamment pour des produits chers ou à forte valeur affective. Les jeans représentent ainsi 40% de notre activité. Et les doudounes, parfois abîmées par un accroc ou une trou de cigarette, constituent une part importante aussi.

Pourquoi avoir fait le choix du label Ruptur ?

Ruptur est une association, locale à l’origine et qui tend à s’étendre sur le territoire. Son ambition est de construire avec ses acteurs (dirigeants, asso, étudiants, actifs, entrepreneurs, retraités…)  une économie créative, environnementale et inclusive. Faire en sorte que les entreprises incluent des valeurs autre que financières dans leurs projets, ce qui coïncide bien avec le nôtre. Pour porter et témoigner de ces engagements, Ruptur a créé un label autour de 9 critères, et nous sommes labélisés depuis 2021. Ce qui est intéressant aussi pour nous, ce sont des conférences, appelées chantiers, qui permettent de réfléchir sur des expérimentations et les échanges de bonnes pratiques.  

Vos enjeux pour demain ?

Continuer à semer des graines pour promouvoir la réparation. Sensibiliser. Changer les modes de consommation. Rendre la réparation désirable. Donner envie sans être moralisateur. C’est ce que nous faisons par exemple à travers les événements que nous menons en partenariat avec certaines enseignes ( Comptoir des Cotonniers, Showroomprivé.com, VeePee, Ici lundi…) 

Être en mesure de répondre à la demande toujours grandissante. Trouver les ressources et compétences et les former à ce métier de la réparation, ce qui  nécessite de 2 à 6 mois. 

Nous rapprocher de nos clients. Favoriser le local. Même si la plateforme permet un accès simple à chacun et partout, le choix de la proximité permet aussi de réduire les coûts et l’impact écologique. C’est dans cette idée que nous avons ouvert au mois de septembre à Lyon un 2 ème atelier. D’autres suivront peut-être.

Et si c’était à refaire ? 

On recommence tout pareil ! Parce que même les erreurs servent au quotidien et permettent d’avancer !

Merci Mathilde !

Pour en savoir plus sur le marché de la réparation et les Réparables, retrouvez Blandine Barré aux Fashion Green Days Nantes lors de la table ronde « Réparation nouveau marché » du vendredi 17 novembre. 

Sylvie SOUBIRAN

Sylvie SOUBIRAN

J’ai co-fondé en 2021 avec Isabelle PELLETIER, histoire d’Avenir, pour aider les dirigeants et leurs équipes à « accoucher » d’une vision (raison d’être, valeurs, ambition) singulière, inspirante et construire une entreprise toujours plus saine, fertile et responsable.

www.histoiredavenir.fr

En quoi la prospective peut-elle aider la transition ?

En quoi la prospective peut-elle aider la transition ?

En explorant les futurs possibles, la prospective nous aide à identifier les forces de transformation à l’œuvre. Entre tendances influentes et signaux faibles, la démarche permet d’identifier clairement les enjeux d’une organisation ou d’un secteur d’activité. En les mettant en évidence, elle dresse un tableau des contraintes potentielles, des points d’attention à avoir et des conséquences à envisager. De plus, forte de ces informations, elle favorise la formulation d’opportunités de changement pour éviter les scénarii les plus catastrophiques ou peu plausibles et réfléchir aux scénarii souhaitables.

Dans un monde en mouvement où les changements s’accélèrent, envisager diverses hypothèses de futur permet de prendre le recul nécessaire pour avoir la vue la plus complète possible de la situation complexe qui s’impose à nous. La prospective nous évite d’être sidérés par les évolutions rapides ou les éléments de rupture qui viennent bouleverser l’ordre des choses. C’est un outil puissant pour mieux anticiper et nous préparer au pire comme au meilleur. 

Atout indéniable pour poser une stratégie, la prospective aide à bouger les lignes, pivoter, se remettre en cause profondément. Elle a évidemment un rôle indéniable à jouer pour accompagner la transition que nous vivons actuellement. Les scénarii désirables qu’elle peut produire contribuent à la compréhension de la vision stratégique et montrent le sens des évolutions souhaitées. En donnant de la perspective aux actions, elle permet à chacun d’envisager le chemin à réaliser pour atteindre le but exprimé. Elle libère les imaginaires pour créer les solutions qui vont contribuer à l’évolution du monde. 

La transition n’est pas une situation confortable. Elle révèle toutes les incertitudes sur l’avenir et offre des angles anxiogènes pour la population. Se préparer au futur est une façon de se remettre en capacité d’agir en donnant du sens à l’action.

Pendant les Fashion Green Days de Nantes, la prospective est mise à l’honneur à plusieurs moments pour aider à re-créer la mode !

Table ronde : Nouveaux imaginaires – jeudi 16 novembre – 11H00 à 12H00.

La table ronde offre un panorama des réflexions actuelles autour de l’avenir de nos professions. 

  • Florence Touzé-Rieu, titulaire de la chaire Impact Positif, Marketing et communication responsable, Transformation des business models de Audencia nous ouvrira le champ des possibles pour agir différemment, faire le fameux pas de côté dont la période de transition a tant besoin. 
  • Nicolas Pasquet, co-fondateur et dirigeant de Makin’Ov nous présentera la démarche de la Red Team et plus généralement le sens des approches de Prospective par le Design. Destinée aux différents corps de l’Armée française, la mission de la Red Team est d’imaginer les futures menaces pouvant directement mettre en danger les armées sur une période comprise entre 2030 et 2060. Un seul mot d’ordre : les empêcher de dormir la nuit !
  • Valérie Cailliez, témoignera des travaux qu’elle pilote au sein du groupe de travail Mode 2050 initié par le Fashion Green Hub. Avec la vingtaine d’acteurs de la filière Textile-Habillement et les nombreux experts invités, l’objectif est d’imaginer des scénarii souhaitables pour demain.

Elle sera animée par Anne-Gwenn Alexandre, avocate au barreau de Nantes – à l’écoute des acteurs de la mode, du luxe et de l’art de vivre sur les sujets de RSE. 

« Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? »

Rob Hopkins

activiste écologique anglo-saxon

Atelier Design Fiction : se protéger demain – jeudi 16 novembre – 13H00 à 16H00

Cet atelier de design fiction est l’occasion de comprendre l’intérêt du design-fiction et de tester la puissance de la méthode pour libérer les imaginaires. Autour de 3 temps-forts, vous pourrez décrypter les imaginaires actuels autour des vêtements et accessoires qui protègent, élaborer des hypothèses sur la protection du futur et construire des artefacts pour rendre tangibles vos futurs possibles.

L’atelier est organisé par l’agence Makin’ov, spécialiste de l’innovation et de la trans-formation, animatrice de nombreuses missions de prospective dont la Red Team pour le ministère des Armées. Préparé et animé par une équipe de spécialistes en innovation et prospective : Julie Ezan-Zecca, Directrice Conseil, Marie de la Bastie, Consultante senior et Marion Jézéquel, consultante, accompagnées de Valérie Cailliez, pilote du groupe de travail Mode 2050 du Fashion Green Hub.

Flavien Chervet, spécialiste de l’IA générative et intervenant sur la conférence IA et création du 16 novembre matin viendra apporter un coup de pouce pour réaliser quelques visuels en direct.

Valérie Cailliez

Valérie Cailliez

Animatrice du groupe de travail Mode 2050, futurs souhaitables. Consultante et formatrice en stratégie et innovation. Créatrice de POM3 et co-fondatrice de JEUXDENJEUX.

« J’aime explorer le futur pour innover maintenant. »

INDUSTRIE À IMPACT: Autour de Nantes et Cholet, L’Ouest avance en écosystème !

INDUSTRIE À IMPACT: Autour de Nantes et Cholet, L’Ouest avance en écosystème !

Crédit Photo : TDV

Un passionnant article de Nadine Leviatto, Directrice de Recherche en Économie au CNRS, dans le n° spécial de la Tribune « Réindutrialiser la France »  nous rappelle les chiffres suivants :

En 1975 âge d’or de la France industrielle, l’industrie représente 5,3 millions d’emplois soit ¼ des emplois et de la valeur.

En 2019 l’industrie ne représente plus que 2,8 millions d’emplois soit 10% et 10% de la valeur.

L’ouverture des frontières et la recherche du plus bas coût a « lessivé » l’industrie française.

Le Textile et l’habillement ont été bien sûr aux premier plan du désastre industriel.

De 2000 à 2020 l’industrie Mode Textile a perdu 2/3 de ses effectifs et la moitié de sa production

La période Covid a provoqué un sursaut et de nombreux discours sur la souveraineté indispensable.

Plusieurs programmes ont remis l’industrie dans les « radars mentaux » comme une composante indispensable de l’économie réelle, celle qui crée des emplois et de la consommation dans les villes, villages et zones rurales et assure une indépendance en cas de suspension des approvisionnements.

Des investissements ont eu lieu au sein des plans France 2030 à la suite du programme TERRITOIRES D’INDUSTRIE en 2018.

Le programme Territoires d’industrie continue sur 2023/2027 dans le cadre du projet de loi INDUSTRIE VERTE  présenté par Bruno Lemaire et Christophe Bechu et voté le 11 Octobre 2023.

L’enjeu est maintenant Le suivant :

Faciliter l’implantation de nouvelles industries MAIS dans le cadre d’une ambition « Industrie verte » (créer de l’énergie décarbonée par exemple)

-Accompagner les industries existantes à diminuer leurs impacts et les Territoires à mettre en œuvre cette nouvelle donne industrielle.

-Flécher la commande publique vers les acteurs les plus vertueux

-Aider au financement indispensable (Sur les 170 milliards d’aides annuelles aux entreprises,  quelle part va aller à cette industrie verte ?)

-Former aux métiers de l’industrie verte

En effet, plus personne, et surtout pas les jeunes,  ne veut contribuer à la fabrication d’objets polluants ou fortement émetteurs de Gaz à effet de serre.

L’industrie doit se réinventer et séduire de nouveau, la réinvention via l’écologie est une bifurcation positive ainsi que l’écrit Pierre Veltz.

Comment réduire l’intensité d’usage de matières et d’énergie de la production textile et habillement ?

Il est évident que l’industrie doit travailler en réseau à la fois territorial (identifier, faire coopérer, accompagner ) en faisant travailler tous les acteurs de la chaîne de valeur, en incluant l’éco conception en amont (utilisation de matières recyclées, biomatériaux, nouveaux modes de fabrication économes ) et le recyclage à tous les stages (filature, tissage, confection…).

L’Ouest est l’une des régions traditionnelles textile axée sur la confection (notamment pour les marques de Luxe)

13000 personnes travaillent en Textile Confection ou maroquinerie, à plus de 50% pour le Luxe, dans 246 entreprises. 

La Région Pays de la Loire et la Métropole de Nantes souhaitent intensifier cette « mise en cluster de transformation » sur l’innovation durable de la filière Mode Textile Chaussures.

MODE GRAND OUEST est le réseau clé des industriels et travaille depuis 1936  auprès de 110 adhérents industriels notamment via le Cluster MODINNOV qui traite les sujets innovation et RSE.

Les réseaux coopèrent et c’est la clé d’un avancement concret.

Fabriquer du textile ou des chaussures en France est encore une aventure complexe. Les marchés ciblés par les entreprises se sont adaptés aux coûts de produits (Luxe, produits techniques).
La digitalisation et l’automatisation de tâches difficiles ou répétitives doit permettre d’améliorer la productivité et la rapidité de production, et d’attirer des jeunes au sein des usines.
À l’autre bout du spectre, un artisanat de haute valeur peut se développer sur un segment luxe mondial. La montée soudaine des prix de l’énergie amène à revoir très rapidement les process industriels.

De nombreux acteurs testent de nouveaux modèles axés sur la re-transformation de ressources existantes (recyclage de textiles ou de déchets végétaux transformables en textiles) , et même la relance de cultures vertueuses comme le chanvre ou les algues.

De nouveaux modèles serviciels doivent consolider leur modèle économique (location, échange, seconde main…).

La région Pays de Loire et Nantes bénéficient d’un esprit engagé, collectif et innovant des petits acteurs comme des plus grands, la transformation est une ambition évidente dans la tête de tous. 

Des acteurs anciens avancent vers cette industrie verte. Comme TDV et Mulliez Flory (un groupe familial de 200 ans)  qui s’associent à un industriel très engagé de la Loire TISSAGES DE CHARLIEU pour bâtir RENAISSANCE TEXTILE une usine de recyclage de draps d’hôtels et hôpitaux. Ou comme GETEX qui lance sa marque SO&J et propose des manteaux et doudounes en tissus revalorisés et duvet de canards vendéens.

Depuis 2020, le Groupement de la fabrication Française qui réunit les confectionneurs travaille sur le déploiement d’une démarche RSE autour d’un label « LES ATELIERS ENGAGÉS » lancé en Mars 2022. Quatre entreprises sont labellisées : Macosa, Confection Flechoise, Textile du Maine et GETEX.

Le secteur de l’Économie sociale et solidaire prend également sa place dans ce cercle industrie verte car il est indispensable dans les opérations amont du recyclage : collecte, tri, delissage (retrait des points durs comme pressions et fermetures éclairs) ou l’aval via les ressourceries ou ateliers de réparation ou re-transformation de vêtements

Les entreprises de l’ESS sont  animées par la CRESS et il est intéressant de voir toutes les sortes d’économies travailler ensemble pour bâtir un écosystème vivace et rapide en exécution, avec un même but.

Les Écoles se mobilisent depuis longtemps : Le lycée de la Mode de Cholet qui forme sur des équipements à la pointe, le centre de formation EMODE, AUDENCIA avec sa chaire IMPACT MODE, LISAA et l’Ecole de Design de Nantes

Tous ces acteurs industriels, marques, écoles seront présents aux Fashion Green Days Nantes les 16-17 novembre pour deux jours d’échanges pour produire encore davantage de projets collectifs.

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashion Green Hub France et Vice Présidente ANTL

Des scénarios pour avancer plus vite

Des scénarios pour avancer plus vite

Imaginer ensemble 2050 avec les scénarios de l’ADEME

Les objectifs de décarbonation prennent une importance de plus en plus vive dans les intentions et actions de toutes les entreprises et de tous les consommateurs que nous sommes également.

L’Europe a pour objectif de réduire de 55% ses émissions d’ici 2030 par rapport à 1990 et -40% par rapport à 2005.

Le détail ICI

Afin de faciliter le passage à l’action, l’ADEME a donc réalisé un exercice de prospective inédit reposant sur deux ans de travaux d’élaboration.

L’objectif de cet exercice de scénarisation est de contribuer à rassembler des éléments de connaissances techniques, économiques et sociales.

Ce travail propose quatre chemins « types », cohérents et contrastés, pour conduire la France vers la neutralité carbone en 2050.

Il met en avant des grands enseignements et soulève des problématiques qui pourront nourrir les débats sur les options possibles et souhaitables.

Rien n’est écrit d’avance, le Futur de la Mode et du textile se construit maintenant ensemble.

Le résumé Exécutif est ICI

Et une vidéo d’introduction ICI

Il n’est pas évident d’appliquer cet exercice prospectif au quotidien d’un chef d’entreprise de Textile ou Mode

Les problématiques sont nombreuses et complexes. Elles concernent l’énergie utilisée, les matières nécessaires, la chaîne de valeur de toutes les étapes de production, l’utilisation de ressources y compris via les activités digitales, les lieux de production (car en important des produits nous importons des fabrications avec de l’énergie fossile), la formation et le recrutement de collaborateurs pour accélérer la transition, l’organisation du travail, et en amont de tout cela la compréhension des changements de Mode de vie des clients entreprises et surtout consommateurs finaux.

Comment bien comprendre et intégrer les évolutions possibles de Mode de vie dans les stratégies dès maintenant ?

ADEME coopère avec Fashion Green Hub depuis sa création en 2016.

ADEME soutient les évènements Fashion Green Days et Fashion Tech Days, finance des travaux : Groupes de travail entre entreprises, Livres Blancs ou Rapports  collectifs.

Fashion Green Hub  pilote également en coopération avec ADEME Ile de France le projet Coopter sur l’Économie de la fonctionnalité et de la coopération.

Celui-ci travaille sur les nouveaux usages et les modèles d’affaires qui vont permettre d’éradiquer surproduction et surconsommation de la filière.

ADEME a créé spécialement pour l’évènement Fashion Green Days Nantes un atelier collectif « Scénarios mode 2050 » animé par Maxime Depalle 

Le contenu de cet Atelier, d’une durée de deux heures, est réservé aux entreprises inscrites à l’événement :

  • I – Exploration : « A la découverte des futurs possibles » 
    •  ​Introduction des scénarios par l’ADEME – 15′
    •  Exercice pratique : ​Reconstruire et explorer ces 4 scénarios systémiques – 45′
  • II – Projection : « La mode en 2050 ? » 
    • Mise en situation : 
      • Nous sommes en 2050, la France célèbre l’atteinte de la neutralité carbone !  Cela a été rendu possible par un engagement fort dans la mise en œuvre du scénario choisi. Une conférence de presse est organisée​ par votre entreprise pour mettre en lumière sa contribution dans l’atteinte de cet objectif.

Il y a deux sessions possibles le 16 et le 17 novembre.

Venez vous exercer à l’échange collectif!

L’accès gratuit à cet Atelier nécessite de détenir un PASS 2 JOURS Fashiongreendays NANTES et d’être inscrit(e) à l’avance. Aucune inscription ne pourra être faite sur place.

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashion Green Hub France et Vice Présidente ANTL

Une Chaire « Impact Positif » qui travaille sur la mode à Audencia Nantes

Une Chaire « Impact Positif » qui travaille sur la mode à Audencia Nantes

Audencia est une école de Commerce et Management avec des campus en France (Paris et Nantes) en Chine et au Brésil.

Elle propose 175 formations initiales ou professionnelles (2000 cadres par an) et a une équipe de recherche importante et très internationale.

Elle est une des rares écoles ayant trois accréditations: EQUIS/AACSB/AMBA.

L’École est engagée dans la transformation durable à travers deux initiatives particulièrement

La CHAIRE IMPACT positif 

« La  Chaire Impact Positif co-construit des recherches utiles permettant d’accélérer la transition des modèles économiques, de soutenir la définition et la mise en place d’une démarche RSE. Elle s’intéresse en particulier à la contribution de l’ensemble des parties prenantes pour faire des enjeux de développement durable un levier d’innovation et de performance au cœur de la stratégie ».

La Chaire mène des études et recherche actions en profondeur pour des Entreprises telles que ERAM, GALERIES LAFAYETTE, KPMG.

Elle a produit, par exemple, une passionnante analyse des mots utilisés en 2023 pour parler de RSE (retrouvez l’étude ICI)

Ainsi qu’une étude sur la perception prix des consommateurs de Mode (retrouvez l’étude ICI)

Elle produit également des formations sur des questions sociétales.

Par exemple sur le sujet de l’égalité des salaires homme femmes, une formation NEGOTRAINING de trois heures est dispensée gratuitement pour lever les freins.

5000 femmes ont été formées en Métropole de Nantes.

60% ont demandé et obtenu une augmentation dans l’année qui suit.

Une formation SLOWFASHION TRAINING de deux heures est également proposée afin de donner les clés d’une consommation consciente : travail sur plaisir et culpabilité, mais également connaissance sur les matières et l’entretien.

La Chaire est pilotée par Florence Touzé, qui donne également des cours de MARKETING CRITIQUE

Florence a écrit “Marketing des illusions perdues “ Editions La Mer Salée et le dédicacera dans une édition actualisée durant les Fashion Green Days. 

L’École GAIA

Gaïa, la première École de la transition écologique et sociale adossée à une Business School qui a démarré en septembre 2022 avec un cursus M1 de 1 semestre.

Il devra être à terme suivi par tous les étudiants.

  • ouvrira des formations accessibles au plus grand nombre sur des thématiques liées aux enjeux écologiques et sociaux
  • proposera des cours spécialisés aux étudiants des programmes de formation initiale d’Audencia
  • accompagnera les individus et les organisations autour de leur impact écologique et social

exemple de conférence proposée par Audencia et l’école Gaia

La Chaire AUDENCIA aux Fashion Green Days !

Plusieurs groupes d’étudiants Audencia-Sciencescom ont travaillé sur les imaginaires futurs de la Mode et ont produit des médias divers.

 Quels nouveaux récits la mode peut-elle nous proposer pour sortir de l’hyper consommation ?  

Leurs travaux seront présentés durant les Fashion Green Days.

Nous avons hâte de découvrir leur vision !

 

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashion Green Hub France et Vice Présidente ANTL

EVEA : un accompagnement sur mesure pour évaluer l’impact du textile

EVEA : un accompagnement sur mesure pour évaluer l’impact du textile

Depuis 2005, EVEA accompagne les organisations dans l’évaluation de l’impact environnemental et social de leurs produits, services ou activités. Préparation de projets de réduction d’impact, analyses du cycle de vie (ACV), parcours d’éco-conception, communication environnementale, éditions de logiciels, formations… 

Nous avons rencontré Solène Postaire, consultante en ACV et en éco-conception chez EVEA, qui nous a détaillé les solutions sur mesure proposées par EVEA, adaptées aux besoins de ses clients dans le secteur textile et mode. 

Photo : Benoît Gillet ©EVEA

Évaluation et accompagnement

L’acronyme EVEA est composé de ces 2 éléments, l’évaluation et l’accompagnement : le cabinet de conseil évalue les empreintes environnementales et sociales, puis accompagne ses clients vers des solutions durables, avec des trajectoires engagées.

« Nos services reposent tout d’abord sur la compréhension des enjeux et les objectifs de réduction des impacts de nos clients », précise Solène Postaire. « Nous réalisons des analyses du cycle de vie (ACV), des bilans d’émissions de gaz à effet de serre (BGES), des revues critiques, et nous les aidons aussi à préparer leurs projets (état des lieux, cadrage, brief, plan d’action…). »

Après cette phase d’évaluation, EVEA :

  • Délivre des solutions engagées d’éco-conception et d’éco-innovation, à travers l’optimisation (diagnostic et recommandations d’éco-conception), la re-conception (évaluations et évolution de produits existants) et la conception (évaluation et nouveaux concepts)
  • Aide à pérenniser le changement à travers des solutions logicielles (comme ASKOR, une plateforme SaaS qui facilite la réalisation des ACV et les démarches d’éco-conception, notamment pour les produits de la mode), des formations dédiées aux professionnels, et un accompagnement de stratégie long terme (trajectoires d’éco-conception et l’intégration de l’éco-conception dans les process et dans les pratiques.)

En 2017, EVEA a affirmé son esprit coopératif en devenant une Scop (Société coopérative et participative). Pour Solène Postaire, « la culture d’entreprise d’EVEA repose sur la gouvernance partagée, la prééminence de la personne humaine, la solidarité et le partage, des valeurs prônées par les Scop ».

Aujourd’hui, EVEA compte près de 150 collaborateurs dont une centaine d’associés, répartis sur les sites de Nantes, Lyon, Troyes et ailleurs en France, notamment à Paris auprès du Plateau Fertile Grand Paris du Fashion Green Hub, dont EVEA est partenaire.

Une équipe dédiée à la mesure des impacts dans le secteur du textile et de la mode

Les consultants d’EVEA sont répartis en différentes équipes dédiées à un secteur en particulier : le bâtiment, le numérique, l’agroalimentaire, la chimie verte, les cosmétiques, les biens et services de consommation, le textile et la mode, pour n’en citer que quelques uns. 

L’équipe textile et mode d’EVEA est constituée de 7 personnes spécialistes des enjeux du secteur : des ingénieurs en textile, en matériaux, des chef.fe.s de projet, des designers…

Les enjeux du secteur sont multiples : la règlementation se renforce, le consommateur cherche à en savoir plus sur ce qu’il achète… En France, le secteur est en pleine transition. Se faire accompagner pour anticiper est indispensable.

L’analyse du cycle de vie : un outil d’aide à la décision

Pour mesurer l’empreinte d’un produit textile et pour proposer des pistes d’éco-conception, l’un des outils utilisés par EVEA est l’analyse du cycle de vie (ACV), une méthodologie encadrée par les normes ISO 14040 et ISO 14044.

« L’ACV prend en considération l’ensemble du cycle de vie d’un produit, de l’extraction et de l’acquisition de la matière première, à l’utilisation, au traitement en fin de vie et à l’élimination finale des déchets en passant par la production d’énergie et de matière et la fabrication. Au travers d’une telle perspective systématique, le déplacement de charges environnementales potentielles entre les différentes étapes du cycle de vie ou entre des processus particuliers peut être identifié et évité. »

(Définition issue de la norme ISO 14040 : 4. Description générale de l’analyse du cycle de vie (ACV), 4.1.2 Perspective du cycle de vie)

Source : EVEA

L’ACV environnementale permet d’évaluer l’impact environnemental d’un produit :

  • Par le recensement des flux entrants (p. ex. le besoin de matières et d’énergie) et des flux sortants (p. ex. les déchets, les pertes, etc.)
  • Tout au long du cycle de vie (de l’extraction de ses matières premières jusqu’à sa fin de vie)
  • En prenant en compte tous les composants et toutes les parties prenantes de son système

     L’ACV évalue l’impact environnemental sur plusieurs indicateurs. La Commission européenne recommande la méthode PEF, qui permet de calculer les résultats d’impact sur 16 indicateurs :

    Les étapes clés d’une ACV sont les suivantes :

    • Le cadrage (EVEA et le client) : comprendre la demande du client à travers ses besoins, ses objectifs, et définir ensemble le périmètre du projet, l’unité fonctionnelle…
    • La collecte de données (le client ou EVEA) : généralement réalisée par l’entreprise, mais parfois par EVEA), la collecte consiste à collecter les données spécifiques du produit à analyser et son inventaire, autrement dit l’identification de tous les flux entrants et sortants, pour chaque étape de son cycle de vie.
    • La modélisation (EVEA) : intégration des données dans des logiciels professionnels (SimaPro, dont EVEA est le distributeur officiel en France ou dans la plateforme ASKOR, conçue et éditée par EVEA), puis extraction des résultats.
    • L’analyse et l’interprétation des résultats, l’élaboration de pistes d’éco-conception et la restitution au client (Parfois, une 2e collecte est nécessaire pour affiner les résultats et préciser les analyses).

    Ces étapes permettent au client d’obtenir une « photo » des impacts de son produit et une identification fine des principaux enjeux et de leurs origines. Il peut alors passer à la phase d’éco-(re)conception, voire d’innovation de son produit. Il doit cependant rester vigilant et maîtriser les transferts d’impacts à chaque étape du cycle de vie et pour chaque indicateur. Par exemple, le remplacement d’une matière première par une autre peut diminuer les impacts sur les ressources en eau et peut augmenter les impacts sur les ressources fossiles.

    Pour Solène Postaire, « l’ACV apporte des résultats quantifiés, c’est la démarche la plus scientifique et normalisée pour l’évaluation environnementale. Cependant, l’exploitation et l’interprétation des résultats peut être délicate. Il faut avoir en tête toutes les hypothèses posées, le périmètre de l’analyse et les choix méthodologiques faits durant la modélisation ». 

    Elle précise aussi que « l’ACV est un outil très intéressant d’aide à la décision, mais qu’il est à considérer en plus d’autres indicateurs ou analyses qui ne seraient pas encore, ou mal pris en compte dans l’ACV environnementale aujourd’hui (les enjeux sociaux, les rejets de microfibres, etc.). »

    Gros plan sur les rejets de microfibres, dont l’impact est encore difficile à mesurer

    Les méthodologies évoluent selon l’état des connaissances. De nouvelles catégories d’impacts devraient apparaitre et contribuer à affiner encore plus les résultats, comme la prise en compte des rejets de microplastiques, encouragée par la Commission européenne (cf. projet de directive Green Claims).

    Aujourd’hui, certaines matières sont encore difficiles à mesurer sur l’entièreté du cycle de vie : c’est le cas du polyester.

    Solène Postaire nous explique par exemple que, si l’on compare les résultats d’ACV de 2 t-shirts (à partir des bases de données et des méthodes de calcul recommandées), un t-shirt en coton issu de l’agriculture biologique aura un résultat d’impact global plus important que son homologue en polyester. Pourquoi ? Parce qu’entre autres éléments, pour un t-shirt en polyester, ni l’impact du relargage de microplastiques, ni l’impact en fin de vie en cas potentiel de mise en décharge sauvage n’auront été pris en compte.

    L’impact des rejets de microplastiques sur les écosystèmes est l’un des sujets encore mal pris en compte dans les ACV. Cependant il devrait bientôt faire partie des 8 critères de l’affichage environnemental français, (aux côtés de la consommation d’eau utilisée, de la durabilité physique des textiles, des conditions de production, de l’utilisation de pesticides et de produits chimiques, de la valorisation des matières recyclées, de la valorisation des textiles reconditionnés et de l’impact de la fast fashion).  

    EVEA, membre du Plastic Footprint Network (PFN), s’intéresse de près au sujet. Solène Postaire met en avant : « En collaboration avec d’autres membres via le PFN, nous participons aux groupes de travail de recherches scientifiques et méthodologiques sur l’empreinte plastique (microplastiques, macroplastiques, postes principaux d’émissions et de fuite dans l’environnement), notamment pour faire avancer le sujet de la prise en compte et de l’intégration de cet indicateur dans les ACV. Nous proposons d’ailleurs depuis 2023 une offre ‘pilote’ Empreinte plastique, qui intègre un maximum de dimensions de la pollution plastique (impacts socioéconomiques, santé humaine, macrodéchets, etc.). La méthodologie de cette offre s’appuie sur les travaux scientifiques récents. »

    Les rejets de microplastiques dans le textile sont en constante augmentation, du fait de la part de marché que représentent les tissus synthétiques, mais aussi de la production de vêtements en constante augmentation. Néanmoins, la plupart des études sur les microfibres se sont concentrées sur les effets des fibres synthétiques, alors que les impacts des fibres naturelles et semi-synthétiques sont peu étudiés. Pourtant, lorsqu’elles sont étudiées, les fibres naturelles et semi-synthétiques auraient des effets comparables à ceux de leurs « homologues » synthétiques. (informations issues d’un article publié sur MDPI en novembre 2022 – retrouvez l’article ici )

    Pour en savoir plus sur EVEA, découvrez l’interview de Robin Sales, ingénieur conseil ACV et éco-conception chez EVEA lors de la dernière édition des Fashion Tech Days « Innovation et Performance Durable ».