« Damien Jacquet-Francillon, DMD France – De la gestion RSE informelle aux actions concrètes »

« Damien Jacquet-Francillon, DMD France – De la gestion RSE informelle aux actions concrètes »

DMD France est une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de vêtements de travail (Vêtements professionnels et EPI). Cette entreprise familiale basée à Genay, aux portes de Lyon, a été créée il y a 40 ans et transmise de père en fils sur trois générations. Lucas et Damien Jacquet-Francillon, qui dirigent aujourd’hui l’entreprise, nous parlent concrètement de leur politique RSE (établie de longue date), de la manière concrète dont elle se décline aujourd’hui, et des prochains défis à relever. 

DMD France, un groupe spécialisé dans le vêtement de travail

La société DMD France propose à ses clients deux grandes catégories de vêtements de travail. D’une part, des vêtements dits « Catalogues » disponibles sur stock et appartenant à différents univers (workwear, haute visibilité, multirisques, intempéries), et d’autre part des vêtements « image de marque » ou Corporate, fabriqués sur-mesure quant à l’activité, les besoins, et l’image de marque du client final.

L’entreprise s’est développée notamment par croissance externe et détient deux autres sociétés en France :

  • EDC Protection (54), où une équipe de 18 personnes, dont 12 en production, confectionne des EPI (équipements de protection individuels) de catégorie 3, destinés à protéger les professionnels exerçant dans des conditions de chaleur extrême. Les vêtements aluminisés d’EDC Protection sont utilisés dans la sidérurgie, les fonderies, verreries, cimenteries, services incendie… même par les vulcanologues. Leur rôle est de protéger l’homme au travail contre les flammes, la chaleur intense et les projections de matériaux en fusion jusqu’à 2 000°C. La production est réalisée en France au sein de notre atelier de Noviant-aux-Prés. 
  • ISA France (74), spécialisée dans le corporate et qui emploie une quinzaine de personnes. ISA France habille les collaborateurs de grandes enseignes avec des vêtements personnalisés aux couleurs de leurs  clients. Cette filiale offre la possibilité de créer et de faire fabriquer une collection de vêtements spécialement étudiée pour votre profession, qui sera le reflet de votre entreprise. La société possède notamment un important atelier de broderie français pour personnaliser les vêtements de ses clients.

DMD France possède en propre 3 ateliers de confection en Tunisie depuis plus de 35 ans qui emploient 600 personnes dans la région de Sousse et Monastir et dont l’activité se divise en deux branches : la confection et la personnalisation. (Broderie, sérigraphie…). 

La volonté de développer la RSE dès les prémisses de l’entreprise

DMD France a toujours eu une volonté importante de développer la RSE sur 3 volets :

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L’humain, le social, l’ADN de cette entreprise familiale

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L’environnement 

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La sécurité des travailleurs car il s’agit du cœur de métier de l’entreprise 

“Lorsque nous avons intégré la société il y a 6 ans, il existait déjà des bases avec une charte RSE et plusieurs actions mises en œuvre (à noter qu’à l’époque, aucun cadre n’était dédié à la RSE). Nous avons alors pu poursuivre ce travail en collaboration avec nos équipes afin d’aboutir sur des évolutions capitales : Développement d’une politique RSE structurée, développement de produits éco-conçus, modification des packaging, gestion de la fin de vie des vêtements ou encore par exemple la création d’un poste de Responsable QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement) au sein du Groupe DMD France, qui est venu concrétiser notre volonté en la matière.”

Les actions concrètes de DMD France sur la partie environnementale

DMD France a mis en place des actions afin de réduire l’impact de son activité sur l’environnement. 

  • Tous les déchets sont recyclés sur l’ensemble de leurs  sites, qu’il s’agisse de cartons, papier, piles, plastiques, stylos, ou de chutes de tissu up-cyclées ou recyclées
  • Passage en LED de l’intégralité de leurs  sites
  • Installation de 1 250 m² de panneaux solaires
  • Parrainage de ruches
  • Réduction des consommations de leurs collaborateurs via un challenge RSE motivant.  

Au niveau des produits, deux mesures phares sont à souligner : 

DMD France propose à ses clients une solution de recyclage des vêtements de travail en fin de vie. Cette solution consiste à mettre à disposition d’un client une box de recyclage, dans laquelle il peut placer ses vêtements de travail en fin de vie. Ils sont ensuite collectés et transmis à des partenaires pour être recyclés en isolants. Le prestataire de recyclage délivre alors des attestations de recyclage qui sont ensuite valorisées dans la politique RSE des clients ayant adopté ce mode de fonctionnement. Un mode de recyclage sous forme d’économie circulaire est à l’étude et aboutira prochainement.

DMD France a développé de nouveaux produits éco-conçus qui se démarquent par leur label interne « Green Collection » :

  • Multirisques : Gammes ATEX PLUS, ATEX PLUS COLOR et ATEX PLUS HV confectionnées dans un tissu ripstop composé à 50% de Lyocell et à 20% de Polyester Recyclé : des fibres plus responsables et moins consommatrices en eau (lyocell vs. coton)
  • Haute visibilité : Gamme VISIOBAT composé à 40% de Polyester Recyclé.
  • Workwear : Gamme IDEAL PLUS et IDEAL PLUS COLOR avec une version « Green » confectionnée dans un tissu 60% Coton Bio 40% Polyester Recyclé
photo DMD France

L’impact de la loi AGEC sur l’activité de DMD France

La loi AGEC, qui invite les acteurs publics à intégrer une part de produits plus respectueux de l’environnement dans leur appel d’offres, a eu un impact important sur notre activité nous permettant aussi d’accroître nos actions RSE et notamment sur l’évolution de nos produits” explique Damien Jacquet-Francillon.

Un important travail a été réalisé pour optimiser le packaging : maintenant les palettes destinées au stock sont sanglées au lieu d’être filmées avec du plastique. Le film plastique utilisé pour les palettes à destination des  clients est d’un grammage inférieur au précédent afin d’être moins consommateur de matière et donc moins polluant. Le scotch en plastique a laissé place à un ruban adhésif plus responsable en papier kraft 100% recyclable et biodégradable.

“Les cartons envoyés par nos ateliers de confection sont récupérés et servent à expédier nos commandes clients. »

DMD France peut proposer à ses clients une livraison des produits sans sachet plastique pour des produits directement confectionnés pour leur commande (hors vêtements issus du stock).

La mesure phare résultant de la loi AGEC est la mise en place de solutions de recyclage des produits en fin de vie. Ce projet a demandé un an de travail, et la mobilisation de plusieurs personnes notamment pour trouver des prestataires sur cette activité émergente et organiser la logistique afférente à ce nouveau mode de fonctionnement pour proposer une solution opérationnelle dès à présent.

Les défis actuels de DMD France sur le recyclage des vêtements en fin de vie

L’entreprise souhaite aller plus loin dans le recyclage des vêtements en fin de vie.

D’une part, l’entreprise cherche des partenaires pour réussir à transformer le vêtement de travail en fin de vie en de nouvelles fibres et donc un nouveau tissu. 

D’autre part, elle recherche des solutions opérationnelles de recyclage pour les vêtements de travail Haute Visibilité comportant des bandes rétro-réfléchissantes ou des vêtements intempéries qui ne sont actuellement pas ou difficilement recyclables.

Rendez-vous aux Fashion Tech Days de Lyon pour échanger avec l’équipe de DMD France et en apprendre plus sur leur démarche lors de la Table ronde “Industriels engagés le 20 septembre à 10H.

Glynnis Makoundou

Glynnis Makoundou

Avocate passionnée de mode et de digital, Glynnis Makoundou a créé en janvier 2022 un cabinet dédié aux entrepreneurs et professionnels du secteur de la mode et du textile, qu’elle conseille et représente en droit des affaires, du numérique, de la propriété intellectuelle et de l’environnement.

Retrouvez ces services sur son site makoundou-avocat.fr.

« SWEEP, la plateforme de réduction d’impact »

« SWEEP, la plateforme de réduction d’impact »

SWEEP La Plateforme de réduction d’impact

Sweep aide les entreprises à agir sur leurs données de carbone et ESG, afin qu’elles puissent devenir des Forever Companies.

L’investissement environnemental, social et de gouvernance (ESG) fait référence à un ensemble de normes et de critères relatif au comportement d’une entreprise. Ces normes ESG sont notamment utilisées par les investisseurs socialement responsables pour analyser leurs futurs investissements.

En France, la loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte a imposé aux grandes entreprises un reporting extra financier.

visuel ESG

Elle concerne en particulier les banques, les assurances et les sociétés de gestion de toute taille. En parallèle, il est primordial pour les entreprises de donner aux investisseurs une grille simple d’analyse financière pour faciliter l’émergence de l’investissement socialement responsable (ISR). C’est dans ce contexte que les critères ESG entrent en jeu

En France, ce document se traduit par la déclaration de performance extra-financière des entreprises (DPEF).

Ces critères ne sont pas encore harmonisés selon les pays, ni le poids des différents sujets dans la note finale, et ils ne sont pas vérifiés par des Tiers indépendants mais c’est une démarche indispensable pour les entreprises que de « donner à voir » leurs réalisations et engagements  auprès de tous leurs partenaires.

La création de SWEEP

SWEEP a été créée en par Rachel Delacour, auparavant créatrice de Bime Analytics revendue à Zendesk en 2015 pour 45Musd, Yannick Chaze CTO  et Raphaël Gueller Chief Design Officer à MONTPELLIER.

Rachel est également ex-codirectrice de France Digitale et s’est investie pour la création d’un Bac numérique.

L’ancien ministre de l’agriculture Julien de Normandie a rejoint l’entreprise en septembre  2022.

La plate-forme française Sweep, axée sur les données, facilite la compréhension, la gestion et la communication des émissions de carbone et des indicateurs ESG.

De puissantes fonctions de collaboration et une conception axée sur l’utilisateur permettent aux collaborateurs et à l’ensemble de la chaîne de valeur d‘agir pour développer une activité durable en réduisant leur empreinte carbone.

Avec toutes les données en un seul endroit, ces analyses avancées offrent un aperçu complet de son impact et délivrent des rapports détaillés alignés sur les dernières réglementations et cadres en matière de reporting extra-financier.

Sweep est certifié B Corp et est membre du Carbon Pricing Leadership Coalition de la Banque mondiale, de France Invest et de International Emissions Trading Association. 

Elle a été sélectionnée pour participer au programme FrenchTech Next 120/40 et a été nommée « scale up à la croissance la plus rapide d’Europe » par Sifted, un média du Financial Times.

L’entreprise a levé 100M€ depuis sa création.

En 2023 Sweep lance Sweep for Supply chain car les 2/3 de l’impact carbone des entreprises viennent de leur supply chain.

« Les entreprises doivent pouvoir piloter la réduction de leur empreinte carbone au quotidien, comme elles le font déjà pour la gestion de leur trésorerie. C’est aujourd’hui un prérequis. »

Rachel Delacour

Vous pouvez écouter Rachel ICI

Rendez-vous les 19 et 20 septembre aux Fashion Tech Days de Lyon

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashiongreenhub France et Vice Présidente ANTL

« PERFORMANCE CIRCULAIRE »

« PERFORMANCE CIRCULAIRE »

L’Upcycling à l’ère de la performance: La Révolution de Losanje

Au cœur de la transformation écologique de l’industrie de la mode, Losanje émerge comme un pionnier cherchant à optimiser la pratique de l’upcycling. Ce qui avait commencé comme une simple marque est en train de devenir une plateforme de service pour d’autres, démocratisant ainsi l’upcycling. Leur approche innovante et performante redéfinit la façon dont les gisements textiles peuvent être revalorisés. À travers les yeux de Simon Peyronnaud, fondateur de l’entreprise, nous plongeons dans l’évolution de Losanje, explorant comment elle fusionne technologie, durabilité et design, tout en soulignant l’urgence pour toute l’industrie d’embrasser l’économie circulaire.
Embarquez avec nous dans cette exploration de la prochaine étape de la mode éco-responsable. Losanje interviendra sur le prochain événement de FashionGreenHub, Les Fashion Tech Days pour  la table ronde: Performance circulaire.

Losanje, un objectif: démocratiser l’upcycling

L’upcycling, ou surcyclage, est l’action de transformer des produits en un nouveau produit de qualité supérieure. Dans le textile, cela correspond à la découpe d’empiècements à l’intérieur de produits finis qui seront ensuite réassemblés pour créer un nouveau vêtement ou accessoire. Simon Peyronnaud, fondateur de Losanje, nous parle de sa vision de la performance circulaire à travers leur travail innovant sur l’upcycling.

photo Losange Mathieu & Simon

La récupération de produits finis est, par essence, de l’économie circulaire. Pourtant, la production de vêtements surcyclés était jusque-là très artisanale, avec des coûts de fabrication trop importants pour être performante.
“Avec Losanje nous avions identifié cette problématique et ce puzzle à assembler. Nous nous sommes entourés d’experts pour en comprendre les clefs”. (D’ailleurs si Simon a un conseil à donner aujourd’hui, c’est de bien s’entourer car l’expertise est nécessaire pour savoir maîtriser une idée innovante).

D’abord une marque, aujourd’hui Losanje est aussi un service – pour les marques, groupes et évènements – spécialisé dans le découpage de produits finis afin de les upcycler en nouveaux vêtements ou accessoires. “Dans performance circulaire on sous-entend la performance de l’économie circulaire. Cela implique de réussir le changement vers le circulaire, et de supplanter une économie linéaire par la croissance de la circularité́.” 

Le bureau d’étude, couplé à une usine de découpe en interne se développe et Simon nous annonce le lancement prochain d’un site internet B2B proposant leur service aux marques, groupes et évènements, désireux de produire upcyclé. À la question de la performance, Simon indique que l’usine de découpe atteint des niveaux de performances quasiment égale à une production traditionnelle. 

Mais il y a toujours de la place pour faire encore mieux et la start-up reste attentive au taux de chute. Pour Simon c’est un sujet d’amélioration, il faut faire le plus de vêtements avec le moins de vêtements possible. Et s’il y a des chutes, s’assurer de les revaloriser au mieux.

photo losanje Mathieu & Simon 2

Une solution du futur: l’industrialisation de l’upcycling.

Aujourd’hui, l’upcycling, Losanje l’industrialise et le robotise, avec la création d’outils spécifiques et performants. “C’était inévitable, sans outils spécifiques, impossible de découper des vêtements comme on le fait dans des rouleaux de tissus.” 

“Lorsque nous avons réalisé que 69% de la pollution produite par la fabrication d’un vêtement provenait des machines de transformation de matière première en tissu et 26% des récoltes, cela nous a choqués, mais nous avons aussi réalisé à quel point l’upcycling se positionnait comme un vrai game changer pour l’industrie.” 

“On pointe souvent du doigt le transport ou les magasins mais ils ne représentent que 2% pour l’un et 3% pour l’autre de l’impact carbone d’un vêtement.”

“Un modèle qui peut changer les choses à grande échelle.”

Avec son usine de découpe, Losanje est en mesure de faire 92% d’économie en CO2 sur la fabrication d’un vêtement ou d’un accessoire. Quant à l’eau, sa consommation est divisée par 550, par exemple d’une consommation de 7 ou 8000 litres en moyenne,  la consommation passe à environ 5 ou 20 litres par produits upcyclés. Ces études et calculs ont été menés avec l’aide d’un cabinet de conseils experts sur ses sujets et en lien avec les chiffres de l’ADEME. Un vêtement ou un accessoire réalisé chez Losanje aura un coût carbone total d’environ 15Kg. 

Tout cela est très statistique et mathématique, et relève beaucoup de l’ingénierie, mais le bureau d’étude est aussi très attentif au côté stylistique. Il ne s’agit pas de faire des vêtements pour faire des vêtements. C’est aussi ça la durabilité, une création suffisamment réfléchie et stylisée pour être portée dans la durée

Pour le design de vêtement, les idées cheminent dans les 2 sens : d’amont (le gisement) en aval (l’idée) ou inversement, cela dépend des arrivages, des besoins identifiés. Il peut un jour arriver un lot de T-shirts noirs ou un ballot de sweatshirts unis et sans logos: l’équipe s’adapte au stock ou elle adapte le stock aux idées

Aujourd’hui l’intérêt pour l’industrie est de populariser les solutions telles que celle proposée par Losanje.
L’économie circulaire sera performante uniquement si tous les acteurs travaillent en consortium.”
Simon souligne que le travail d’une start-up ne peut être une solution que si derrière il y a des acteurs publics et privés qui investissent pour faire vivre le modèle et participer à sa croissance. 

De plus, au-delà de l’intérêt environnemental, la solution de l’upcycling est également une solution stratégique, puisqu’elle permet aux marques et groupes de revaloriser des vêtements qu’ils ont déjà à disposition, sans avoir à supporter le coût économique et environnemental de la production d’une nouvelle matière première.  

En relevant le défi de passer de l’upcycling artisanal à une production industrielle, Losanje a abouti à une solution du futur. Une solution stratégique pour les marques, groupes et évènements et performante, aussi bien au niveau du coût de production qu’au niveau de l’impact environnemental.

Rendez-vous les 19 et 20 Septembre aux Fashion Tech Days de Lyon

Aude Lesur Cousyn

Aude Lesur Cousyn

ALCY Studio

Styliste, créatrice, formatrice passionnée par mon industrie. Je suis consultante en design de mode durable, forte de 15+ ans d’expérience dans la mode eco-responsable, créatrice de marque et formatrice en eco-conception. J’ai créé mon cabinet de consulting en 2014 pour conseiller et accompagner les marques, du concept jusqu’à la production. Retrouvez mes services sur alcy-studio.com 

« Catherine Dauriac : “Des vêtements au linge de maison, la toxicité concerne tous les textiles de notre quotidien” »

« Catherine Dauriac : “Des vêtements au linge de maison, la toxicité concerne tous les textiles de notre quotidien” »

Catherine Dauriac

journaliste et Présidente de Fashion Revolution France, est l’auteur du livre Fashion Fake or Not, paru en avril 2022. La série de petits livres Fake or Not présente des faits sur les problèmes écologiques et planétaires d’aujourd’hui dans un format très illustré aux textes courts, pour toucher également les jeunes et ceux qui ont moins l’habitude de lire. 

Dans cet ouvrage consacré à l’industrie de la mode, Catherine Dauriac, experte du sujet, abordait déjà le sujet de la toxicité des vêtements pour la santé humaine.

photo Catherine Dauriac

La parution en février 2023 des résultats d’une étude menée par Audrey MILLET, historienne, chercheuse, autrice et experte en écosystème de la mode française, est venue renforcer l’attention accordée à ce sujet par les médias et le grand public.

Lors des Fashion green Days de Roubaix portant sur la thématique “Des Humains et des modes, Catherine Dauriac a présenté un état des lieux des ravages causés par la toxicité des vêtements : impact sur la santé humaine des 8000 produits chimiques utilisés pour la teinture et l’ennoblissement des textiles, les pesticides employés pour la culture du coton, ravages causés par les perturbateurs endocriniens contenus dans les vêtements chez les ouvrières du textile…

avant de passer à la présentation de solutions, avec les intervenants de la table ronde qu’elle a animé :

  • PYRATEX et ses tissus écologiques à partir de matières tricot et jersey végétales ou recyclées (banane, coton bio, coton recyclé, algues, peau d’orange…) sans polyuréthane 
  • SEGARD MASUREL acteur incontournable de la laine, acteur de la filière “Laine de France”
  • INTERTEK qui propose le test et l’analyse de matières pour l’industrie de l’habillement, afin d’optimiser la chaîne d’approvisionnement des marques.
photo étiquette
Glynnis MAKOUNDOU

Glynnis MAKOUNDOU

Avocate d'affaires

Avocate d’affaires passionnée de mode et de digital Glynnis Makoundou est avocate au barreau de Lyon. Forte de 10 ans d’expérience en tant que juriste e-commerce, créatrice de marque d’accessoires et blogueuse mode, elle a créé en 2022 un cabinet dédié aux entrepreneurs et professionnels du secteur de la mode, qu’elle conseille et représente en droit des affaires, du numérique et de la propriété intellectuelle.

Retrouvez ces services sur son site makoundou-avocat.fr.

« Portrait de Guénolée Milleret »

« Portrait de Guénolée Milleret »

Guénolée Milleret, une auteure et historienne autodidacte au service de la transmission d’un patrimoine iconographique et des savoir-faire !

Après avoir lu le dernier livre de Guénolée Milleret « Les Cousettes du Petit Echo », je ne vois plus – ce que l’on appelle communément aujourd’hui l’upcycling et l’économie circulaire – avec le même regard. Et pour l’entrepreneure et la créatrice que je suis (comme bon nombre peut-être d’entre vous), les héroïnes fictives de ce livre me sont apparues avec émotion, tendresse et admiration comme des modèles de résilience, des pionnières de l’entrepreneuriat au féminin. Forcément les deux facettes de cet « essai fictionnel », comme le décrit son auteur, mode et création, ne pouvait que me ravir. 

Ce récit nous plonge et nous ancre avec Manon, Maïalen, Fanny et Simone, ces ouvrières de l’industrie de la couture (les fameuses « cousettes »), créatrices ingénieuses, dans des circonstances avérées et une période mouvementée de l’Histoire. Sur un territoire aussi : pendant la Première guerre mondiale entre Montpellier et Paris ; à Biarritz en 1919 ; de 1927 à 1929 à Châtelaudren ; à Lourmarin en 1936 ; d’Epinal à Saint Etienne pendant la Seconde guerre mondiale, puis à nouveau à Paris au tournant des années 1950. Guénolée Milleret veille à reconstituer un décor réaliste tout en exerçant sa liberté de conteuse dans la retranscription des pensées et des sentiments de ses personnages fictifs à qui elle donne vie.

photo petit écho de la mode

Cette période n’est pas si lointaine, qu’ont vécue aussi nos grands-mères, époque où se mélangeaient les générations, où les fonds de bonnets servaient de napperons, où l’on taillait sa robe de bal pour aller danser… Grâce à la sienne, couturière domestique, Guénolée Milleret a, sur une autre partie du territoire entre Nantes et Paris, fait l’apprentissage du dessin, de la création ludique avec trois bouts de ruban, du geste. De cette jeunesse joyeuse, elle gardera le souvenir et la notion de « savoir-faire » qui deviendra un sujet de prédilection.

Précurseur, Guénolée Milleret l’a été aussi à sa façon comme ses héroïnes, en exhumant un magnifique corpus de textes et d’illustrations du Petit Echo de la Mode pour l’élaboration de ce récit. Le « grand hebdomadaire féminin » né en 1880, qui tirait à 1 million et demi d’exemplaires par semaine en 1950, est un monument dans la presse française et un record dans la presse papier ! 70 planches illustrent ainsi l’ouvrage, paru en auto-édition en mars dernier. 

Au sein de la maison Yves Saint Laurent, Guénolée Milleret a initié et dirigé les archives documentaires. Un travail méticuleux et passionnant.

Passionnée d’images et de dessins, Guénolée Milleret, qui a toujours collectionné les gravures, a fondé et administre en parallèle et en partenariat avec l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs où elle enseigne, une banque d’images méticuleusement restaurées : un fonds patrimonial « le Musée de l’Estampe de Mode, d’Architecture et de Design », accessible en ligne et riche de 16 500 documents – estampes de mode, mobilier, vues d’intérieur et d’architecture – du XVIIe siècle aux années 1950 (1).

Ce travail de limier dans la collecte d’informations et d’illustrations lui a fait – et lui fait encore parcourir – la France entière ! Du nord au sud, d’est en ouest, notamment à la rencontre des libraires et de collectionneurs, auprès desquels elle déniche des ouvrages inconnus du grand public comme d’un public plus averti, pour nous transmettre sa passion du dessin (elle a dessiné toute son enfance), de l’Histoire et de la mode. Guénolée Milleret participe à de nombreuses dédicaces, et dans un souci de transmission, n’hésite pas à passer la porte des ateliers ou d’écoles – de mode ou de design – pour parler des « savoir-faire » aux étudiants qui réfléchissent à la mode éthique et responsable.

« L’histoire de la mode n’est pas une histoire d’invention, mais une tradition de transmission. De génération en génération, les marchands de mode et les couturières, puis les confectionneurs et grands couturiers jusqu’aux créateurs et designers d’aujourd’hui : tous transmettent leur savoir-faire et leur interprétation de la mode, qui constituent un fabuleux patrimoine incessamment renouvelé.« 

Guénolée Milleret sera le 28 juin à Roubaix, l’invitée de l’un des tout premiers Talks « EsTHétIQUEs ? Corps à la mode au XXe siècle » en ouverture des Fashion Green Days sur le thème « Des Humains et des Modes » à l’école ENSAIT. Avec cette même approche historique et dans un format assez court, elle amènera notre regard vers ce XXe siècle où tout a basculé : les modes de fabrication, la quête du confort, l’émancipation de la femme, jusqu’à la fast fashion, et y interrogera les différentes expériences du corps à la mode et la manière dont nous portons les vêtements.

Un format bien trop court pour couvrir l’ensemble du sujet ! Mais qui nous appelle à lire d’autres ouvrages (2) et à venir à la rencontre d’une historienne et d’une femme étonnante !

Retrouvez également Guénolée Milleret au Plateau Fertile Paris, mercredi 5 juillet de 19h à 21h, à l’occasion du 5ème Open Talk «LES COUSETTES DU PETIT ÉCHO : PIONNIÈRES DE LA MODE CIRCULAIRE».

photo guénolée milleret

(1) Accès sur abonnement et sur demande à l’intégralité de la collection Guenomiller www.imagesguenomiller.com.

(2 ) Bibliographie :

  • « Les vitrines du luxe »
  • « L’atelier du brodeur »
  • « Les folles heures de la vie d’une parisienne »
  • « Haute Couture »
Véronique JUILLET

Véronique JUILLET

Fondatrice de Marthe Paris

Après un début de carrière dans un cabinet de recrutement, poursuivie dans un groupe de presse féminine puis le milieu associatif en tant que professionnelle de l’information et de la communication, Véronique Juillet prends un virage à 180 degrés pour se lancer dans l’entreprenariat avec la confection en écoconception de robes et blouses urbaines personnalisables en matières naturelles vierges, recyclées ou revalorisées (laine, lin, chanvre) destinées aux femmes actives qui cherchent une bonne longueur de jupe, confort et élégance en toutes circonstances. Des pièces intemporelles à la commande,  « taillées dans la matière, taillées pour durer » !