TRACER c’est obligé ! La Méthode TRACE FOR GOOD

TRACER c’est obligé ! La Méthode TRACE FOR GOOD

TRACE FOR GOOD est une Start Up fondée en 2021 par un duo féminin (c’est rare !)

Laura BREBAN et Lea Gillet  passées par l’ESCP.

Une équipe de 15 personnes située à Paris améliore l’outil en continu, et travaille avec une vingtaine de clients.

J’ai voulu en savoir plus et interrogé Léa :

La traçabilité semble être une obligation maintenant incontournable pour toutes les entreprises, pourquoi ?

Il y a trois raisons à cela :

1/ La pression des consommateurs, qui veulent pouvoir trouver des informations précises et vérifiables.

2/ Les obligations réglementaires, par exemple la LOI AGEC, La loi Climat et Résilience et son encadrement plus strict des allégations environnementales (pouvoir prouver ce que l’on dit) ou les réglementations européennes à venir (Loi anti Deforestation adoptée en avril 2023 par le Parlement Européen, le futur Passeport Produit Digital). On peut aussi citer ici le risque de scandale et ou d’amende en lien avec des produits toxiques ou d’origine interdite par certains pays (le coton du Xinjiang pour les USA par exemple).

3/ La nécessité pour les marques de maîtriser leurs risques de production en connaissant les fournisseurs directs et indirects impliqués dans leur chaîne de valeur.

La traçabilité permet également de collecter les données nécessaires au calcul d’impact.

Que propose Trace For Good ?

Trace For Good est le logiciel de traçabilité supply chain amont et de gestion de données RSE qui permet aux marques et aux fournisseurs de collaborer en temps réel à partir d’une source d’information unique, standardisée et vérifiée.

Chaque fournisseur dispose d’un accès sécurisé à sa propre interface, où il renseigne les informations à faire remonter sur ses sites de production et les produits. L’implication des fournisseurs est clé : la saisie est intuitive et rapide, l’utilisation de la plateforme est gratuite pour eux.

Le logiciel permet de “remonter” en cascade, depuis le produit fini jusqu’à l’origine matière : on parle de traçabilité récursive. Il permet la mise en conformité avec les réglementations RSE françaises et internationales, de la collecte des données sur toute la chaîne de production à la mise à disposition du consommateur ou de l’organisme de contrôle, en passant par la vérification des informations.

Trace for good peut également réaliser des analyses à partir des données collectées (ex : analyse de risque fournisseur, ACV Ecobalyse). 

Comment se passe un démarrage ?

Trace For Good fait un audit pour analyser quelles informations sont disponibles, et lesquelles manquent (ex : poids des produits). Il y a ensuite une phase de pédagogie de la marque vers ses fournisseurs et une formation des fournisseurs à la plateforme

Prenons l’exemple d’une marque qui aurait 100 fournisseurs fabricants, le déploiement et la collecte d’une quantité significative de données pourrait prendre deux à trois mois.

Quelle est la particularité de Trace for good ?

Trace For Good a la particularité d’être capable de traiter l’intégralité des collections d’une marque, quel que soit le nombre de références à tracer, grâce à des automatisations avancées, et de pouvoir traiter l’ensemble des composants d’un produit (pour un soutien gorge, cela peut être 30 composants !).

L’outil utilise l’IA pour automatiser et massifier le transfert d’informations.

TRACE FOR GOOD veut industrialiser la construction de traçabilité pour toutes les marques MODE, SPORT, LINGERIE mais également EPI.

Qui est propriétaire des données ?

La marque est propriétaire des données, y a accès en temps réel.

Vous pourrez rencontrer l’équipe aux  FASHION TECH DAYS LYON les 19-20 sept prochain

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashion Green Hub France et Vice Présidente ANTL

L’ECOBALYSE un outil pour accélérer la mise en place de l’affichage environnemental

L’ECOBALYSE un outil pour accélérer la mise en place de l’affichage environnemental

Ecobalyse est un outil développé par l’Etat afin de calculer l’impact écologique des produits textiles et alimentaires distribués en France. 

Alban Fournier, chef de projet Textile, nous explique comment la loi sur l’affichage environnemental a donné naissance à Ecobalyse, puis de l’aspect pédagogique et collaboratif de celui-ci. 

L’origine d’Ecobalyse

Le 10 février 2020 est promulguée la loi AGEC visant la lutte contre le gaspillage et favorisant l’économie circulaire. Parmi ses dispositifs, elle propose la mise en place d’un affichage environnemental dans le textile et l’alimentaire à l’image de l’étiquette énergie pour l’électroménager qui permettra aux consommateurs de comprendre l’impact environnemental de leurs achats. L’affichage environnemental pour le textile n’est pour le moment pas obligatoire mais au stade de l’expérimentation.

C’est dans ce contexte d’expérimentation que l’État a donc décidé de monter une équipe au sein du Ministère de la Transition Ecologique (MTE) pour travailler sur ce sujet complexe et vaste. L’équipe Ecobalyse est composée de 7 personnes aux compétences variées (développement informatique, traitement de données, analyse de cycle de vie, gestion de projet).  


L’objectif du projet est double : 

  • D’un côté, préparer la mise en place de l’affichage environnemental en expérimentant différentes méthodes de calcul et les formalités d’affichage.
  • De l’autre, accompagner les différents acteurs impliqués dans le futur dispositif français d’affichage environnemental en proposant un outil pédagogique et gratuit.

Alban Fournier, en charge de la partie Textile, nous explique ce qu’est Ecobalyse et son intérêt pour les professionnels du Textile.

 

Un outil pédagogique

Ecobalyse est donc un outil de calcul avec une interface facile à prendre en main qui permet “d’estimer rapidement les impacts environnementaux d’un produit à partir de quelques critères simples : poids, composition, lieu d’assemblage, etc.” Il est pour le moment disponible en version Beta pour les deux secteurs prioritaires de l’affichage : l’Alimentaire et le Textile. Une V1 serait proposée d’ici la fin de l’année 2023 car plusieurs chantiers méthodologiques sont toujours en cours (choix d’unité fonctionnelle, plus grande disponibilité d’ingrédients/ matières, intégration de correctifs, etc…).

Une méthode à finaliser d’ici la fin de l’année 

Pour construire cet outil, il a d’abord fallu repartir en 2021 des référentiels et bases de données publics existants : 

  • pour l’Alimentaire : la base de données Agribalyse,
  • pour le Textile : la base Impacts.

Dès lors, de nombreux travaux sont menés avec les parties prenantes afin de : 

1 – enrichir les règles de calcul (Product Category Rules),

2 – rendre intelligible la méthode via une base documentaire en ligne complète et des interfaces utilisateur accessibles (formulaire de calcul + API ouverte),

3 – permettre aux marques de tester la méthode en construction en calculant l’impact environnemental de leurs produits

4 – identifier les limites des données utilisées.

L’objectif de la fin d’année 2023 est de finaliser une proposition de méthode et de réunir la filière Textile afin de présenter cette V1. Les acteurs de la filière pourront alors “jouer” avec le calculateur et nous faire part de leurs retours afin d’enrichir et finaliser le cadre méthodologique.

Il est à noter que ces travaux méthodologiques sont menés en lien avec ceux du référentiel européen PEF (Product Environmental Footprint). Des échanges réguliers ont lieu entre nous afin de s’aligner au maximum bien que le référentiel européen ne sera pas finalisé avant 2025. Cette différence de calendrier explique notamment le fait que nous n’hésitons pas à apporter des correctifs méthodologiques sur certaines parties du cycle de vie des vêtements (ex : l’impact des microplastiques n’est pas encore intégré dans le référentiel européen; nous travaillons sur un tel correctif). 

De manière plus générale, je n’hésite pas à définir Ecobalyse et la méthode en construction comme un Commun Numérique. L’ensemble de travaux sont menés en open source, autour d’une communauté composée de nombreux acteurs (cf. partie suivante) et ont une vocation pédagogique. Toute acteur souhaitant mieux appréhender et/ou enrichir le dispositif d’affichage environnemental peut se rendre sur l’outil Ecobalyse et accéder au code-source, à une documentation riche et à différents points de contacts pour partager ses remarques et contributions. Ce mode de fonctionnement est riche et apporte régulièrement de la satisfaction au sein de l’équipe. Une illustration récente est la contribution d’une startup française spécialisée dans la Traçabilité de la filière Textile. Cette dernière nous a proposé différentes configurations d’articles de lingerie afin de faciliter l’intégration de cette catégorie dans le calculateur. 

Un outil collaboratif

Ecobalyse a aussi une autre force : la collaboration. En effet, la méthodologie de recherche a été faite en partenariat avec la communauté scientifique, le monde universitaire, mais aussi et surtout le retour des industriels qui contribuent et testent la méthode en construction. 

Sur le Textile, j’échange par exemple toutes les semaines avec différents acteurs de la chaîne de valeur sur différents sujets (meilleure connaissance des réalités industrielles, collecte de données métier, partage sur des paramètres introduits sur la méthode, etc.). Ces échanges sont l’occasion de rendre la méthode plus robuste, d’enrichir l’interface utilisateur et de corriger certains bugs. 

Toujours en lien avec l’industrie et à l’initiative de l’ADEME, 11 méthodes (projets Xtex) ont été proposées par différents acteurs en 2021 et 2022 tels que Decathlon, le groupe Beaumanoir, la startup FairlyMade, le collectif en Mode Climat, etc. Ces contributions ont permis différents échanges très riches entre les équipes en charge de la construction du dispositif (Ministère de la Transition Écologique, ADEME, Ecobalyse) et les porteurs de méthode. Différents tests sur un panel de produits communs ont par ailleurs été mis en place (cf. illustration de résultats ci-dessous) permettant à tous de s’impliquer dans le projet et de proposer des enrichissements méthodologiques par rapport aux référentiels existants. Il fut intéressant de constater que, pour le secteur Textile, des avis divergents et tranchés sont apparus sur le référentiel sectoriel européen Textile (PEFCR Apparel & Footwear) en cours de construction. 

Un comité scientifique a par ailleurs été mis en place dans le cadre de la construction de la méthode Textile afin de prendre en compte le retour d’acteurs institutionnels de premier plan. Nous réunissons ce comité une fois par mois et convions des invités selon l’ordre du jour. Les membres permanents de ce comité sont l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), l’ADEME, le Ministère de la Transition Écologique (MTE), l’Ecole Nationale Supérieure Des Arts Et Industries Textiles (ENSAIT), l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH), le centre européen de recherche Joint Research Center (JRC), ainsi que le représentant du secrétariat technique du PEFCR Apparel & Footwear. 

Cette dimension collaborative va de pair avec une démarche “test and learn” qui permet d’itérer plus rapidement et de faciliter les retours utilisateur. Alban Fournier nous explique par ailleurs que le projet étant financé par le Ministère de la Transition Ecologique (MTE), il n’a pas d’objectif de rentabilité financière mais plutôt une vocation de servir à la collectivité. Cela permet notamment de prendre en compte les contributions d’acteurs aux avis parfois divergents. Il permet d’éviter de prendre parti pour tel ou tel méthode. Tous les retours sont écoutés afin de trouver les meilleures solutions. C’est ce que certains appellent une star-up d’état ! L’innovation et l’entre-aide sont donc au cœur du projet.

Si vous avez envie d’en apprendre encore plus sur cette méthodologie et vous aussi rentrer au cœur de ce projet, vous pourrez lors des Fashion Tech Days de Lyon sur le thème  » Performance Durable : Mode, sport et textile » le 19 et 20 septembre assister à l’intervention d’Alban Fournier lors de la table ronde autour de la thématique “Mesurer la mode pour connaître et travailler son impact”.

Louise CAISSARD

Louise CAISSARD

Styliste

Styliste éthique et éco-responsable, j’aide les marques de mode éthique et engagée à se lancer pour que demain la mode éthique ne soit plus une niche mais une norme !

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Aura Chanvre : l’association qui implante le chanvre en Auvergne Rhône Alpes

Aura Chanvre : l’association qui implante le chanvre en Auvergne Rhône Alpes

Aura Chanvre est une jeune association qui a pour objectif d’implanter la filière du Chanvre en région Auvergne Rhône Alpes. Charlotte Nelis et Margaux Lamourelle, les porteuses du projet, nous parlent de la genèse du projet, des raisons qui les ont poussées à se tourner vers le chanvre plutôt qu’une autre fibre et des perspectives d’évolution de la coopérative.

La genèse du projet d’Aura Chanvre

Qui aurait cru que Charlotte juriste reconvertie dans la production textile, et Margaux ingénieure en mécanique seraient destinées à se rencontrer autour d’un projet commun : implanter la filière de chanvre textile en Auvergne Rhône Alpes ?

L’histoire commence par un tour de France des industriels textiles mené par Margaux en 2020 avec l’envie de s’inspirer pour monter un projet engagé dans le secteur. Armée de son van, elle visite pas moins de 70 usines pour répondre à une seule question : Comment faire du textile plus écologique ?

Après cette croisade, Margaux revient avec une conclusion : il existe encore beaucoup d’étapes de la production qui sont réalisées en France, mais l’étape de la production de matière, elle, est totalement absente. C’est à ce moment qu’elle rencontre sur son chemin Charlotte et que leur viennent l’idée d’exploiter le chanvre qui est une fibre écologique que l’on peut implanter localement en circuit court.

Elles créent ainsi Aura Chanvre en janvier 2022 et commencent directement dans le vif du sujet avec des premiers tests de semis en avril pour savoir quelles variétés et quelles machines fonctionnent le mieux. 

Mais elles ne veulent pas se limiter à la culture du chanvre. L’objectif est de développer la filière sur l’ensemble de la chaîne de valeur : la culture, la transformation en fibre textile, la filature, et le tissage. 

Après avoir implanté 10 hectares de chanvre dans la région, le projet en est à la seconde étape avec le développement d’un fil grâce à un partenariat avec Ardelaine, une SCOP localisée en Ardèche. L’objectif est de créer un fil qui mélange fibre de laine et de chanvre pour ensuite créer un textile. 

Tout ce travail n’aurait bien sûr pas été possible sans une collaboration étroite avec les agriculteurs et autres porteurs de projets qui se sont de suite embarqués dans l’aventure. Souvent les agriculteurs après avoir vendu leur production alimentaire ne sont pas impliqués dans la suite du processus, et ne savent pas ce qu’elle devient. Ici la démarche est totalement inversée, car ils suivent leur chanvre jusqu’à la fabrication du produit fini chez les industriels. C’est une démarche humaine, ou l’entraide règne.

Une des valeurs forte du projet est donc l’économie collaborative qui peut être déployée grâce à une agriculture raisonnée à l’échelle locale. La philosophie de l’association, nous explique Margaux, est de déployer un modèle de filière en circuit court qui puisse être dupliqué dans d’autres territoires, toujours à petite échelle. 

Vous l’aurez compris Aura Chanvre n’est pas une simple filière de Chanvre, mais bien un projet global qui s’inscrit dans la région Auvergne Rhônes Alpes pour favoriser l’économie locale dans l’entraide et la bienveillance.

Mais pourquoi créer une filière de chanvre ?

Le chanvre est une matière assez peu connue dans le milieu du textile car très peu exploité, pourtant il regorge de nombreuses vertus. 

Commençons par ses avantages agronomiques et environnementaux :

  • Contrairement au coton, le chanvre demande très peu d’eau pour pousser car il a des racines très longues qui lui permettent de puiser l’eau en profondeur. Il est donc un allié précieux en période de canicule. 
  • Encore une fois, contrairement au coton et au lin conventionnel, le chanvre ne demande aucun pesticide pour pousser.
  • Il permet aussi de consolider le modèle en agriculture biologique, car il permet une meilleure rotation des cultures, augmente la qualité chimique et structurelle des sols, et évite les plantes invasives de par son côté “étouffant”.
  • Il demande aussi très peu d’entretien pour les agriculteurs puisqu’il n’a pas besoin d’être irrigué, ni d’être désherbé, ni de mettre de pesticides. Il lui suffit d’un peu de pluie au moment des semis, et de bien préparer le sol en amont avec des engrais organiques. 
  • La transformation du chanvre en fibre ne demande aucun produit chimique, elle est totalement mécanique (c’est le même processus que le lin). La seule étape qui peut éventuellement demander des produits chimiques est l’étape de la teinture.
  • Et pour terminer le chanvre s’adapte facilement dans de nombreux climats tempérés comme la France

Le chanvre est donc la fibre écologique par essence et d’une grande facilité à entretenir pour les agriculteurs. 

Les qualités du chanvre pour une utilisation textile sont aussi nombreuses. Elle est douce, thermorégulatrice, antibactérienne et résistante. 

De par ses qualités écologiques et techniques on comprend pourquoi la coopérative a décidé de choisir le chanvre pour relocaliser sa filière.  

Les prochains défis à relever pour Aura Chanvre

Comme je le disais la coopérative ne souhaite pas s’arrêter à la création d’un fil mais bien s’étendre à l’ensemble du processus de transformation. 

L’objectif est donc d’ici 3 à 5 ans d’un côté de continuer d’améliorer la culture du chanvre et son défibrage et de l’autre de continuer de travailler sur le développement d’un fil puis d’un tissu en chanvre.

À plus long terme, toutes ces avancées devraient permettre d’implanter une usine près des parcelles de chanvre. Cette chanvrière permettrait de gérer l’étape de la transformation en fibre, c’est-à-dire séparer la fibre qui est l’écorce de la paille, de la chènevotte qui est la moelle de la paille. Pour faire tourner l’usine, la coopérative projette de passer à 300 hectares de plantation de chanvre ce qui équivaut à environ 1200 tonnes de paille, et 500 tonnes de textile.

La coopérative se donne aussi des objectifs côté vulgarisation de cette fibre encore peu connue des professionnels et du grand public. Elle a par exemple planté du Chanvre Au Textile Lab d’Oullins, et souhaite par la suite créer des ateliers de transformation du chanvre pour que le grand public comprenne toutes les étapes qu’il y a, avant d’avoir notre tee-shirt dans notre placard. 

Si vous voulez soutenir le projet vous pouvez suivre la page LinkedIn, vous abonner à la newsletter, adhérer ou faire un don à l’association ou encore venir les rencontrer lors des Fashion Tech Days de Lyon sur le thème  » Performance Durable : Mode, sport et textile » le 19 et 20 septembre. 

Rendez-vous aux Fashion Tech Days de Lyon pour échanger a en apprendre plus sur leur démarche les 19 et 20 septembre aux Fashion Tech Days à Lyon.

Louise CAISSARD

Louise CAISSARD

Styliste

Styliste éthique et éco-responsable, j’aide les marques de mode éthique et engagée à se lancer pour que demain la mode éthique ne soit plus une niche mais une norme !

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Julien Devaureix, l’enquêteur des futurs

Julien Devaureix, l’enquêteur des futurs

Depuis plus de 6 ans, Julien Devaureix questionne les plus grands économistes, sociologues, philosophes, scientifiques, écologistes… pour essayer de décoder les transformations à l’œuvre. Il mène une enquête approfondie sur les enjeux de notre monde d’aujourd’hui et de demain. A l’occasion des Fashion Tech Days de Lyon 2023, il vient partager ses réflexions avec nous.

Nous entrons dans une ère de grande incertitude où les changements à l’œuvre sont tellement rapides que nous ne comprenons rien à notre environnement. Nous sommes dans le déni de ces évolutions, nous poursuivons notre course destructrice avec le sentiment que rien ne nous arrivera. Nous avons le temps, c’est encore loin….

De notre courte expérience sur Terre, nous avons appris que les choses évoluaient lentement, qu’il fallait plusieurs générations pour voir émerger des évolutions notoires. Nous avons construit nos croyances sur des récits fondateurs qui font de nous des êtres d’habitude évoluant dans un environnement généralement stable et sans surprise. Ce serait sans compter sur l’incroyable coup d’accélérateur que nous, les acteurs de l’anthropocène, avons mis ces dernières décennies. Nous avons affolé la machine Terre et dépassé les limites des systèmes physiques et commencé à considérablement déstabilisé les équilibres fragiles de notre jolie planète bleue et du monde vivant qui l’habite.

Difficile dans ce contexte extraordinaire que nous avons-nous-mêmes induit, d’envisager la vie autrement que ce que nous avons toujours appris. Nous vivons dans notre bulle de certitude, nous choisissons le modèle qui correspond à nos envies et nous simplifions à l’extrême le monde qui nous entoure. C’est rassurant.

Nous faisons chaque jour des choix en fonction de ce que nous comprenons des « règles du jeu », individuellement et collectivement. Nous souhaitons progresser vers les buts que nous nous sommes fixés, améliorer notre score. Le principe est extrêmement séduisant. La nature devient alors un simple environnement à notre échelle. Et puisque nous racontons l’histoire d’un cadre de jeu sans limite, nous consommons sans fin la planète qui nous abrite. Cependant c’est sans compter sur les bouleversements à l’œuvre qui redéfinissent le terrain de jeu et obligent à modifier en profondeur les règles.

Le climat qui se dérègle nous rappelle que nous avons déséquilibré un statu quo qui nous permettait de vivre en harmonie avec notre planète et la nature qui la recouvre. Nos valeurs fondatrices se fendillent. Nous doutons de tout, histoires, religions, institutions, rôle de l’Etat …

« Comment se fait-il que nous ayons autant d’informations et que nous sachions si peu de choses ? »

Noam Chomsky –Linguiste américain – Sismique # 92 « Defining our times”

Nous avons développé des technologies tout à la fois géniales et démoniaques. Elles accompagnent notre quotidien, s’immiscent dans nos vies privées, nous aident à prendre les « bonnes » décisions, prennent peu à peu le pouvoir sur notre libre arbitre. Tout cela sans que nous sachions vraiment toujours très bien comment elles fonctionnent et donc quelle part de nous-mêmes nous leur léguons.

Les crises de sens se succèdent. Notre modèle de réussite basé sur l’argent, le pouvoir et les possessions vacille. La mondialisation montre des signes de faiblesse. Un virus est capable de générer des pénuries mondiales et des tensions sur des produits de première nécessité. Le spectre de la famine renait de ses cendres, accentué par les sécheresses et les guerres.

Nous sommes en train de compromettre notre survie et celle de nombreux êtres vivants sur la planète, cependant nous poursuivons nos habitudes suicidaires. Le ralentissement n’est pas à l’ordre du jour, pas encore. Quand allons-nous comprendre ?

Le podcast Sismique

Julien Devaureix explore notre monde pour en décoder les ressorts et se projeter vers l’avenir. Difficile de savoir quoi penser, quoi faire dans un monde en profonde et rapide mutation. Toutes ces questions, Julien les pose dans son podcast Sismique où il invite des experts à venir partager leur vision du monde, leurs interrogations, leurs inspirations. Pendant une heure, il dialogue avec ses interlocuteurs sur les enjeux géopolitiques, les conséquences du dérèglement climatique, les évolutions culturelles, les bouleversements économiques, les transformations sociétales, le raz-de-marée technologique…

Il ouvre toutes les portes de la connaissance. Il nous aide à comprendre ce qui se trame, à décider de nos actes. Déjà plus de 100 épisodes et près de 5 millions d’auditeurs.

Quelques épisodes pour nous éveiller aux enjeux de notre monde

#105 – Industrie : le déclin français avec Anaïs Voy Gillis

#100 – Vers le technofascisme avec Olivier Tesquet

#93 – Sommes-nous rationnels ? avec Albert Moukheiber

#88 – Energie : sécurité et souveraineté avec Matthieu Auzanneau

#86 – Une économie plus juste avec Eva Sadoun

#83 – Climat : réveillez-vous ! avec Thomas Wagner

#79 – Les crises de l’eau avec Emma Haziza

#70 – Décroissance, un projet de société avec Timothée Parrique

#67 – Le féminisme, un enjeu de civilisation avec Céline Mas

#60 – Eco-anxiété et émotions face au monde avec Charline Schmerber

#59 – Changer l’entreprise : une utopie ? avec Elisabeth Laville

#44 – En finir avec le « Green Washing » avec Fabrice Bonnifet

#33 – Dette : la fuite en avant avec Olivier Delamarche

#24 – C’est la monnaie qui dirige le monde avec Gérard Foucher

#7 – L’âge des Low Tech – Philippe Bihouix

Récemment Julien Devaureix a publié un livre dans lequel il nous propose une méthode pour mieux enquêter sur le monde en même temps qu’il dévoile ses propres conclusions sur qui crée les dynamiques du « grand jeu planétaire ». Après un parcours dans des grands groupes en Europe et en Asie, dans le luxe, la cosmétique mais aussi le tourisme, la Tech… il lui est apparu que notre monde marchait sur la tête et qu’il était nécessaire de changer de lunette, de varier les points de vues, pour comprendre la complexité des mutations en cours.

C’est avec beaucoup de simplicité que Julien partage son voyage dans la connaissance et nous fait prendre ce recul nécessaire. Son approche est une bouffée d’air, ses pointes d’humour réveillent les neurones et éveillent les consciences.

Sa grande force réside dans la façon de faire passer avec beaucoup de pédagogie et de tact des messages lourds. Il sait mêler les sujets de fond aux faits qui facilitent l’appropriation des concepts. Loin de la posture haute des sachants, il témoigne aussi de ses propres interrogations et avoue les grands écarts parfois difficiles à faire pour aligner les paroles aux actes.

« Admettons-le, nous nous estimons presque toujours pertinents. Comprendre que je n’y comprenais rien a été mon étincelle. Réaliser que j’étais un idiot trop sûr de lui a été un choc. Le manque de nuances dans les conversations désormais me frappe : les opinions sont généralement nettes, arrêtées. Nous sommes pétris de certitudes, et celles-ci orientent forcément nos jugements et nos choix. Avoir un avis sur les choses est en soi bien pratique. Vivre dans le doute permanent de tout ne serait pas « raisonnable ». » Extrait du livre

Lien utile pour découvrir Julien Devaureix : https://www.sismique.fr/

Valérie Cailliez

Valérie Cailliez

Animatrice du groupe de travail Mode 2050, futurs souhaitables. Consultante et formatrice en stratégie et innovation. Créatrice de POM3 et co-fondatrice de JEUXDENJEUX.

« J’aime explorer le futur pour innover maintenant. »

 

Groupe de travail : Réparer la Mode

Groupe de travail : Réparer la Mode

Le 16 avril 2023, Fashion Green Hub organisait un Webinaire “Réparer la Mode” avec les participations d’Elsa Chassagnette, Responsable Fond Réparation chez Re_fashion; Victoire Satto, co-fondatrice du média The Good Goods qui a réalisé la Bible de la Réparation et Anthony Jaugeard, Consultant – Expert Mode Circulaire.
A cette occasion, le Fond Réparation a pu être présenté par Elsa Chassagnette. Retrouvez ci-dessous les grands enjeux de ce fonds. 

Le Fond Réparation, bientôt un nouvel outil pour allonger la durée de vie de nos produits.

Après les appareils électriques et électroniques, le textile et les chaussures auront, eux aussi, bientôt droit à leur bonus réparation !

Créé dans le cadre de la loi Anti-Gaspillage pour une économie circulaire (Loi AGEC) et porté par l’éco-organisme de la filière TLC : Re Fashion, le fond réparation a pour objectif d’encourager l’allongement de la durée de vie des produits dans une logique d’économie circulaire.

Réparer nos vêtements, nos chaussures, c’est avant tout réduire la production de déchets ; c’est limiter la consommation des ressources et participer au dynamisme de toute la filière réparation.

photo Catherine Dauriac

Prix, qualité, confiance : les freins d’usage de la réparation

Une étude préalable commanditée par l’ADEME en 2022 et réalisée par le cabinet In Extenso a permis d’identifier les principaux freins à lever pour inciter à la réparation par un professionnel. Le prix se place en première ligne avec notamment une méconnaissance de la part des consommateurs sur le prix réel d’une réparation avec une perception plus élevée que la réalité.

Le second frein est lié à la qualité du produit, particulièrement identifié chez les gros acheteurs d’entrée et milieu de gamme. Pour beaucoup, l’effort demandé par la réparation ne vaut pas le coût vis-à-vis de l’achat d’un vêtement neuf.

Enfin, le manque de connaissances et de visibilité de la filière réparation reste un frein pour les consommateurs, tant sur les réparations possibles que les réparateurs existants.

Les réparateurs : une filière à booster

Près de 10 000 professionnels de la réparation ont été recensés. Les acteurs de la filière sont peu fédérés, peu digitalisés et ont des pratiques disparates. Des décalages sont également observés entre les référentiels métiers parfois désuets et les produits actuels travaillés.

L’enjeu sur la filière est aujourd’hui de se réorganiser, de former et de rendre visible l’accès à ses compétences métiers.

Face à ces enjeux, la mise en place du Fond Réparation vise à démocratiser, sensibiliser et former grâce à plusieurs outils. L’objectif de ce dispositif est d’augmenter de +35% le nombre de pièces réparées d’ici 2028 soit de passer de 16 millions* à 21,6 millions (*Chiffre Ademe 2019)

Principal outil : Le Bonus réparation a pour objectif d’inciter le consommateur à se tourner davantage vers la réparation grâce à un soutien financier sur 10 réparations éligibles (5 en textile et 5 en chaussure) auprès d’un réparateur labellisé. Cette aide prendra la forme d’une remise sur facture pour le consommateur.

Des actions complémentaires seront également mises en œuvre pour garantir le succès du fonds et permettre ainsi de sensibiliser la population à la réparation et à l’allongement de la durée de vie des produits. Ces actions auront également pour objectif de valoriser le savoir-faire des métiers de la cordonnerie et de la retoucherie en accompagnant la population des réparateurs dans leur transformation numérique ; de former de nouvelles générations et de rendre visible l’écosystème auprès des consommateurs.

photo étiquette
Camille Courmont

Camille Courmont

Pilote du Groupe de travail “Réparer la Mode”

Consultante au service d’une mode plus circulaire – Fondatrice Greendy Pact, service d’échange de vêtements de seconde-main

Rejoignez dès maintenant la communauté des réparateurs labellisés pour le Bonus Réparation

Depuis le 23 juin, les cordonniers, retoucheurs peuvent rejoindre gratuitement et se faire référencer dans la communauté des réparateurs labellisés au Bonus Réparation. Sont concernées toutes les entreprises – Artisans, TPE, PME, start-up, marques et distributeurs offrant un service de réparation de vêtements ou de chaussures. https://reparateur.refashion.fr/

La plateforme de déclaration des Bonus devrait, elle, ouvrir en Octobre 2023.

Retrouvez les conditions et toutes les informations sur le site : https://refashion.fr/

Contact : Soa-Laure Bouchez  soalaurefashiongreenhub@gmail.com

Un groupe de travail pour « Réparer la Mode »

Dans cette dynamique, Fashion Green Hub a lancé en Avril dernier un tout nouveau groupe de recherche-action avec la participation d’une dizaine d’entreprises sur le thème “Réparer la mode”. L’objectif de ce groupe de travail est de partager ses expériences, produire de nouvelles connaissances, tester des solutions concrètes pour accélérer l’essor de la mode circulaire. La réparation textile soulève un certain nombre de questionnements dans sa mise en œuvre, dans sa rentabilité et sa durabilité.  Pendant près d’une année, les membres du groupe de travail vont collectivement partager, s’enrichir mutuellement et expérimenter des solutions. Si vous souhaitez rejoindre le groupe et contribuer à l’accélération d’une mode plus circulaire, il est encore temps de nous rejoindre. 

Ils participent déjà 

Un groupe de travail soutenu par :