A la veille de l’ouverture des Fashion Green Days de Nantes, les 16 et 17 novembre, nous avons échangé avec Solenn Joret et Isabelle Desfontaines, respectivement Directrice de la Communication et Directrice Développement Durable du groupe.

L’occasion de revenir sur la trajectoire, les avancées et les innovations de « la maison ERAM » fortement engagée autour de la performance responsable.

 

 


Le groupe ERAM en quelques mots : 
9 marques de mode accessible dans les domaines de l’habillement, de la chaussure et des accessoires ( Eram, Bocage, Mellow Yellow, TBS, Montlimart, Sessile, Gemo, Dresco, Parade) Un groupe familial basé dans le Maine et Loire depuis 1927, qui n’a de cesse de se réinventer, se remettre en question et innover

Une ambition : devenir une entreprise de référence reconnue pour ses performances responsables, en s’appuyant sur ses valeurs de simplicité, responsabilité, ouverture d’esprit. Et l’engagement de ses quelque 5500 collaborateurs.

 

Solenn, Isabelle, l’énergie du groupe est orientée depuis quelques années maintenant autour du projet Change for Good. Pouvez-vous revenir sur sa genèse ?

Oui, bien sûr. Change for good est une histoire très liée avec l’ADN de notre entreprise. Nous sommes, comme vous le savez, une entreprise familiale. Presque centenaire. Animée par une vraie volonté de transmettre et de pérenniser. Nous travaillons dans un temps long. Avec la volonté d’être fidèle au rêve du fondateur « Faire le bien et bien le faire », et la nécessité d’être très attentif aux mouvements de notre écosystème qui a beaucoup évolué. Les attentes des clients changent, le regard des banques aussi. Les risques se multiplient. Les réglementations évoluent.

Nous avons fait du chemin depuis les réflexions menées dès 2013 par notre petit comité RSE. Nous avons été dès lors nourris, éclairés et accompagnés par des experts du développement durable qui nous ont aidés à bâtir notre trajectoire. Et permis de faire de cette démarche, initialement « bottom up », quelque chose de désormais transversal, profondément incarné par Luc et Xavier Biotteau, l’équipe de direction et irriguant l’ensemble des équipes. Aujourd’hui chaque enseigne s’inscrit avec sa singularité dans ce projet Change for Good dont la v1, à horizon 2030, sera prolongée d’une v2 à horizon 2035/2040. Le chemin est long, nous le savons. Nous maintenons le cap, expérimentons, testons. Et ne lâchons rien !

Le groupe a été remarqué par ses initiatives de location et de réparation. Que pouvez-vous nous en dire ? 

Elles sont tout d’abord le fruit de notre maîtrise particulière de l’industrie ET du commerce. C’est bien parce que nous disposons de ces deux cordes à notre arc que nous avons pu les mener à bien. C’est cela qui a rendu les choses possibles. Dès 2019, nous avons développé le principe de location de chaussures avec la marque Bocage. Nous avons été la première enseigne française, et la seule encore à ce jour, à proposer la location des chaussures. Le principe est simple : pour une somme mensuelle de 29 à 34 €, vous profitez d’une paire neuve pendant 2 mois minimum. Vous pouvez ensuite soit la garder en payant la moitié de son prix ou bien la remettre dans le circuit où elles seront ensuite revendues en seconde main après reconditionnement à la Manufacture, notre atelier de fabrication et réparation, labellisé au titre du « Bonus réparation » (voir encadré).

D’autres initiatives de location ont été initiées par d’autres marques du groupe . Gemo a par exemple créé avec la start up Lizze un service de location en ligne de vêtements de maternité et d’allaitement. La marque Eram a quant à elle lancé Claquette Market, la plateforme de seconde main dédiée exclusivement à la chaussure. Ces initiatives servent à la fois les préoccupations de pouvoir d’achat de nos clients et la limitation de notre impact environnemental.

D’autres avancées en matière de RSE ?

Nos avancées sont nombreuses ! Nous venons de parler des initiatives de location. Nous pouvons citer par exemple les audits sociaux menés auprès de nos fournisseurs. Nous en sommes garants partout dans le monde. Ou encore les 40% d’économies d’énergie réalisées depuis 2015 grâce à l’engagement et aux éco gestes de chacun. Nous avons effectué dès 2018 notre 1er bilan carbone. Cela nous a permis d’évaluer où faire porter le poids du corps, à quel endroit porter nos efforts pour maximiser les impacts. 

Nous avons dans tous ces domaines des objectifs ambitieux : diminuer d’ici 30% l’empreinte carbone du groupe, rendre recyclable les produits que nous mettons sur le marché ( 30% de produits éco conçus dans chacune des marques d’ici 2025). Tous ces chantiers sont des marqueurs forts pour nos collaborateurs présents, tout comme pour les compétences qui choisissent de nous rejoindre. Comme cet ingénieur, par exemple, qui a mis au point une calculatrice permettant de mesurer l’empreinte carbone d’un produit, et tamponnée AFNOR.

Au global, et au regard de toutes ces actions réalisées et à venir, qu’aimeriez-vous que l’on dise du groupe dans 10 ans ? 

Que nous soyons reconnus pour ces performances responsables pour lesquelles les équipes se battent au quotidien. Que nous soyons perçus comme légitimes pour faire et mettre en avant nos actions. Les Mauges sont un territoire de « taiseux ». Nous privilégions le « faire » au « dire »  et poursuivons notre chemin avec sincérité et humilité. 

Vous êtes un partenaire clé de ces FGD nantais. En quoi est-ce important pour vous ?

Nous suivons avec attention les FGD depuis leur début à Roubaix. L’ouverture de chacun  d’entre nous sur l’écosystème est essentielle. Pour se nourrir. S’inspirer. Nous avions ainsi invité des directeurs de magasins lors de la première édition. Cela a été aussi l’occasion de créer des liens fertiles avec le FGH et avec la SAMOA qui ont permis de donner naissance à cette première édition nantaise. C’est une occasion unique de partager des expériences, de se mesurer…et de faire savoir.

Par un drôle de concours de circonstances, les FGD se tiennent une semaine à peine après l’ouverture du magasin Primark, ici à Nantes, qui a attiré des milliers de clients. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Nous vivons un monde de contradictions. Notre volonté est de ne pas opposer écologie et économie. Fin du mois et fin du monde. Nous nous battons pour une mode accessible et responsable. Il y a des choix à faire, nous les avons faits.


La Manufacture

Labellisée entreprise du patrimoine vivant en 2023 et « Bonus Réparation », cet atelier situé à Montjean sur Loire et qui emploie 140 salariés perpétue le savoir-faire tout en se réinventant depuis 1927. 

La Manufacture a diversifié ses activités : production pour 2 marques du groupe, mais aussi des marques « autres », développement des baskets durables Sessile, et activité de reconditionnement. 25 000 paires sont ainsi retravaillées chaque année soit environ 10% de l’activité totale.

Présentes au récent salon du Made in France, les baskets Sessile, réparables et recyclables, labellisées Origine France Garantie, ont bénéficié d’un fort engouement.

Sylvie SOUBIRAN

Sylvie SOUBIRAN

J’ai co-fondé en 2021 avec Isabelle PELLETIER, histoire d’Avenir, pour aider les dirigeants et leurs équipes à « accoucher » d’une vision (raison d’être, valeurs, ambition) singulière, inspirante et construire une entreprise toujours plus saine, fertile et responsable.

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