En avant-première des Fashion Green Days Nantes 2023, retour sur la genèse et les défis des Réparables, cette jeune entreprise née aux Essarts en Vendée en juillet 2020 sous l’impulsion de Blandine Barré, avec une ambition chevillée au corps et au cœur : démocratiser la réparation de tous nos vêtements. 

Rencontre avec Mathilde Baron, chargée de communication.

Mathilde, pouvez-vous revenir sur les étapes clés de la jeune (et déjà bien remplie !) vie des Réparables ? 

Le concept, l’idée des Réparables a germé dans la tête de Blandine à la suite d’une tournée de la Réparation qu’elle a effectuée avec Patagonia en 2017/2018, et destinée à sensibiliser les clients à l’intérêt de prolonger la durée de vie de leurs vêtements. Forte de son parcours et de sa connaissance de l’univers textile, Blandine a alors voulu s’engager à son tour dans le combat contre la fast fashion et mettre son énergie et ses convictions à promouvoir un autre « mode de vie » moins jetable, plus durable pour chacun de nos vêtements. 

Quelles sont les spécificités de l’approche proposée par les Réparables ?

Notre ambition est vraiment d’avoir une approche globale de la réparation qui s’adresse aussi bien aux particuliers, qu’aux professionnels ou aux marques. Et de proposer un service simple et accessible à tous pour démocratiser la démarche. D’où le choix initial de la digitalisation qui permet en quelques clics, où que vous soyez, d’avoir une vision précise de la future réparation (faisabilité, coût, délai) à effectuer. Et de pouvoir ainsi venir à bout de tous les trous, déchirures, zips cassés, coutures décousues. Rien ou presque n’arrête nos 5 couturières qui œuvrent au quotidien sur les pantalons, manteaux, chemises, pulls, robes, jupes, tee shirts, maillots de bains, vêtements de ski, chaussures et même chaussettes ! 

Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

Notre objectif d’approche globale se concrétise puisque notre activité se répartit à l’heure ac tuelle en 3 parts à peu près égale entre particuliers, professionnels et marques. Petit à petit, on constate une évolution dans le comportement des clients plus enclins à avoir recours à la réparation, notamment pour des produits chers ou à forte valeur affective. Les jeans représentent ainsi 40% de notre activité. Et les doudounes, parfois abîmées par un accroc ou une trou de cigarette, constituent une part importante aussi.

Pourquoi avoir fait le choix du label Ruptur ?

Ruptur est une association, locale à l’origine et qui tend à s’étendre sur le territoire. Son ambition est de construire avec ses acteurs (dirigeants, asso, étudiants, actifs, entrepreneurs, retraités…)  une économie créative, environnementale et inclusive. Faire en sorte que les entreprises incluent des valeurs autre que financières dans leurs projets, ce qui coïncide bien avec le nôtre. Pour porter et témoigner de ces engagements, Ruptur a créé un label autour de 9 critères, et nous sommes labélisés depuis 2021. Ce qui est intéressant aussi pour nous, ce sont des conférences, appelées chantiers, qui permettent de réfléchir sur des expérimentations et les échanges de bonnes pratiques.  

Vos enjeux pour demain ?

Continuer à semer des graines pour promouvoir la réparation. Sensibiliser. Changer les modes de consommation. Rendre la réparation désirable. Donner envie sans être moralisateur. C’est ce que nous faisons par exemple à travers les événements que nous menons en partenariat avec certaines enseignes ( Comptoir des Cotonniers, Showroomprivé.com, VeePee, Ici lundi…) 

Être en mesure de répondre à la demande toujours grandissante. Trouver les ressources et compétences et les former à ce métier de la réparation, ce qui  nécessite de 2 à 6 mois. 

Nous rapprocher de nos clients. Favoriser le local. Même si la plateforme permet un accès simple à chacun et partout, le choix de la proximité permet aussi de réduire les coûts et l’impact écologique. C’est dans cette idée que nous avons ouvert au mois de septembre à Lyon un 2 ème atelier. D’autres suivront peut-être.

Et si c’était à refaire ? 

On recommence tout pareil ! Parce que même les erreurs servent au quotidien et permettent d’avancer !

Merci Mathilde !

Pour en savoir plus sur le marché de la réparation et les Réparables, retrouvez Blandine Barré aux Fashion Green Days Nantes lors de la table ronde « Réparation nouveau marché » du vendredi 17 novembre. 

Sylvie SOUBIRAN

Sylvie SOUBIRAN

J’ai co-fondé en 2021 avec Isabelle PELLETIER, histoire d’Avenir, pour aider les dirigeants et leurs équipes à « accoucher » d’une vision (raison d’être, valeurs, ambition) singulière, inspirante et construire une entreprise toujours plus saine, fertile et responsable.

www.histoiredavenir.fr

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