Mesurer pour mieux comprendre ses impacts et pour mieux piloter sa stratégie de développement durable.
A l’heure où les entreprises de mode parlent de leurs engagements, et à la veille de l’affichage environnemental et de la *CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), il est plus que jamais nécessaire de mesurer ses impacts :
- pour en rendre compte ;
- pour mettre en place les bons plans d’action de réduction ;
- pour basculer en mode régénération.
*la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive votée par la Commission Européenne en novembre 2022 qui met en place progressivement à partir de 2024 un nouveau standard de reporting ESG . Elle précisera en effet les indicateurs à observer en matière de performance environnementale, sociale et de gouvernance.
Crédit : MAAO photographie
La comptabilité multi capitaux, dite comptabilité intégrée, est un très bon outil pour réaliser cette mesure.
Prenant en compte l’impact des décisions de l’entreprise sur le capital naturel, elle va chercher à mesurer sa performance à travers toutes les externalités qu’elle a sur ses parties prenantes. Pour cela, elle va intégrer à la comptabilité classique des dimensions environnementales et sociales. Elle va donc au-delà de l’analyse seule de la performance financière en permettant ainsi de mesurer la valeur réellement créée par l’entreprise (ou détruite par cette dernière) et de présenter les résultats sous forme monétaire intégrée lorsque les externalités sont corrélées à des facteurs de monétarisation.
Encore récente, et surtout mature sur son volet environnemental, cette démarche de monétarisation des externalités se développe progressivement dans les entreprises et notamment dans notre secteur de l’Industrie de la mode, du textile et du luxe. Kering et Tape à l’œil en sont deux exemples avec des retours d’expérience très positifs :
- meilleure compréhension des impacts ;
- comparabilité de ses derniers ;
- prises de décisions facilitées par les résultats communiqués en valeurs monétaire.
Au-delà de cette vision macro, l’approche permet également de mesurer le vrai coût des produits par la prise en compte de leurs impacts sur l’environnement et les hommes. Ces impacts ne sont pas comptabilisés dans le calcul classique du prix de revient et sont pourtant payés à un moment donné par quelqu’un (les communautés, les institutions etc…).
Différentes initiatives et méthodes existent aujourd’hui sur le sujet et s’il n’y a pas pour le moment de standards, la volonté est bien d’aboutir à une normalisation à terme. Dans le cadre du groupe de travail « Mesurer la Mode », nous suivons ces évolutions et nous allons expérimenter la monétarisation des externalités sur cette saison 2.
Stay tuned!
Crédit : MAAO photographie
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Sandra WIELFAERT
Fondatrice de Fashion That Cares / Consultante RSE, Licenciée de l’ABC pour le Bilan Carbone® et formée à la méthode ACT
Pilote du groupe de travail Mesurer la Mode et rédactrice de l’article
Frédéric FOURNIER
Dirigeant de Yamana RSE / Consultant RSE spécialisé en éco-conception et ACV textile
Pilote du groupe de travail Mesurer la Mode