La Biodiversité est en grand danger et les causes en sont l’activité humaine.

Depuis la révolution industrielle et l’utilisation des énergies fossiles, l’homme a utilisé les ressources sans réfléchir aux conséquences.

Cette perte de biodiversité est un risque systémique énorme pour toute l’économie mondiale.

« Notre économie mondiale dépend à 40% de la biodiversité dont 60% est directement menacé. Nous avons beaucoup de retard dans la prise de conscience d’un phénomène gravissime dont les effets vont être ressentis plus vite que ceux du réchauffement climatique.« 

Antoine Cardi

Directeur Recherche et Innovation , CDC Biodiversité

Varation de l'index de population à 1970 selon les espèces

Variation de l’index de population par rapport à 1970 (espèces marines, terrestres et d’eau douce).

Le textile à sa part dans cette atteinte à la biodiversité.

Il est intimement lié à l’utilisation de plantes, de peaux et donc à nos modes l’agriculture et à l’élevage.

Notre consommation effrénée de vêtements a donc un impact direct sur l’état des sols, des rivières, de l’air et sur la santé des humains.

Les pratiques intensives abîment les sols et entraînent une maltraitance animale.

Nos excès deviennent insoutenables et dangereux pour notre survie. Déjà 5 millions de personnes meurent de la pollution chaque année. Nous devrons revoir nos ressources et leur quantité utilisée.

Les fibres les plus utilisées sont le coton grand consommateur de pesticides dangereux pour les humains et d’irrigation et le polyester fibre fossile extrêmement polluante à produire et peu recyclable, qui empoisonne également l’eau et les animaux marins, sans doute également nous qui mangeons du poisson. 

Le textile utilise énormément d’eau à tous les stades y compris celui de nos lavages en machine.

Or l’eau est un bien rare. L’eau douce représente moins de 2,5% de la totalité de l’eau sur terre, dont moins d’1 % est sous forme liquide et peut donc être utilisé par l’homme.

La pollution chimique empoisonne les rivières et rend l’eau dangereuse, et tue les espèces qui y vivent. Cette pollution chimique c’est aussi bien les engrais pour intensifier les rendements agricoles que les teintures et apprêts toxiques déversés dans la nature. Ces polluants déciment les populations d’insectes essentiels dans la chaîne alimentaire et la pollinisation. 70% des insectes volants ont disparu en 30 ans.

La liste rouge des espèces menacées en France

Liste rouge des espèces menacées en France selon UICN.

De plus en plus de pays sont en stress hydrique: les forêts meurent, des espèces ne trouvent plus un milieu de vie vital et disparaissent.

Stress hybride, projections en 2040

Stress hybride, projections en 2040 selon World Resources Institute.

La production utilise des intrants fossiles: charbon en Chine et en Inde principaux producteurs, pétrole et gaz très polluants à extraire également. Le CO2 émis par les énergies fossiles entraîne l’accélération du réchauffement climatique.

Toute la chaîne d’agriculture et d’élevage doit donc être très rapidement revue. Les marques ne peuvent plus ignorer ce qui se passe tout en amont de leurs vêtements.

Les sols s’épuisent, et la question de leur usage se pose : faut-il des forêts qui absorbent du C02 des cultures intensives pour nourrir bétail et humains, ou des champs de coton?

La déforestation continue: on suit la demande de porc chinois qui fait déforester l’Amazonie pour produire des céréales pour l’élevage. La demande de bois est également croissante, or un arbre est adulte vers 120 ans… Les forêts se réduisent.

carte-monde-surface-forestiere-evolution-periode-1990-2016

Carte du monde – variation de la surface forestière (en km2) selon Atlasocio.com.

Tout le système agricole est à changer et notre alimentation également: moins de viande c’est moins de pression pour cultiver de la nourriture pour le bétail et plus de possibilités d’autres cultures qui régénèrent les sols.

Les objectifs:

  1. RÉDUIRE notre surconsommation et surproduction de beaucoup. Les marques devront vendre beaucoup moins de produits neufs, des produits plus solides et durables remplacés moins fréquemment. Donc, c’est à dire davantage de produits recyclés et recyclables, et ou davantage de services. Le business modèle de chaque marque ou enseigne est à repenser en termes d’impact sur les biens communs que sont l’air, l’eau, les forêts, les sols, les océans.
  2. RÉUTILISER ce qui existe déjà.
  3. RECYCLER des ressources existantes pour en faire des fibres ou des matériaux: déchets d’agriculture.
  4. RECYCLABILITÉ de ce que nous produisons. Seuls 1% des vêtements sont actuellement recyclés, n’acceptons plus qu’ils finissent en décharges polluantes dans d’autres pays.
  5. INNOVER: améliorer et massifier la transformation des vêtements en fibres naturelles en fils. Innover c’est aussi transformer des plantes qui poussent sans irrigation. Tout cela, sans chimie et sans épuiser les sols en fibres, teindre autrement…

Un chantier immense nous attend, soyons en les architectes et bâtisseurs actifs en nous mobilisant en collectifs pour partager et faire plus vite. Le climat n’attend pas!

 

Les sources:

Novethic.fr – disparition de la biodiversité : un risque systémique pour l’économie encore peu évalué.

Reporterre.net – En France la disparition de la biodiversité s’accélère.

Novethic.fr – Infographie derrière les soldes le coût environnemental et social des vêtements.

Annick Jehanne

Annick Jehanne

Présidente Fashion Green Hub

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