
Rencontre avec Adrien Deslous-Paoli, De Rigueur Group.
Ce lyonnais aux origines mélangées a fondé à son image éclectique: De Rigueur Group. Un bureau d’innovation produit et de solutions 360° destiné aux marques mode et luxe.
Le groupe se compose d’une équipe commerciale, basée à Station F à Paris. Connectée avec les clients, celle-ci s’efforce de comprendre leurs collections et problématiques. Ainsi, elle cherche faire le lien avec le pool d’experts pour développer des propositions de créations et de solutions techniques.
L’autre partie de l’équipe est basée à Shenzhen. Elle s’occupe de tout ce qui est électronique embarqué.
De Rigueur Group: un bureau d’innovation 360° pour la mode
Grâce aux profils complémentaires de ses collaborateurs, De Rigueur Group accompagne les marques avec 3 entités:
- .Tech, entité pour la création de produits technologiques innovants et de mécanique embarquée «visant à améliorer l’expérience client».
- .Green, entité dédiée au développement de produits durables, qui a pour mission de développer des procédés techniques et des produits éco-responsables à travers la revalorisation des déchets de production, le développement de nouveaux matériaux, la traçabilité et l’éco-conception.
- .Smart, entité dédiée au développement de produits digitaux (passage de collections physiques à virtuelles) et de services digitaux embarqués dans les produits de mode pour améliorer l’expérience client.
Au regard de ce qu’offre le numérique, la transformation digitale et l’usage d’innovations technologiques représentent de véritables opportunités d’optimisation pour les marques sur chaque maillon de la chaîne de valeur d’un produit. Tous ces changements sont accompagnés par des experts qui aident les marques à repenser leurs activités, leur organisation ainsi que leur expérience client afin d’être plus agiles.

Adrien Deslous-Paoli, fondateur de De Rigueur Group
Comment créer de la valeur grâce du digital?
Décryptage avec Adrien Deslous-Paoli. Il est intervenu en ouverture des Fashion Tech Days «mode virtuelle» pour parler de la chaîne de valeur digitale au service des produits de mode.
L’idée est de se positionner comme éclaireur sur les usages, les plate-formes, les technologies et les modèles. Comment? En rendant accessibles aux non-initiés la compréhension et l’appréhension de ce qu’est cet univers digital et de ses possibilités de création de valeur.
Il abordera ce thème sous 2 angles. Ces derniers ne nécessitent pas les mêmes codes et impliquent des développements différents:
Le service
En 4 axes:
- idéation / conception,
- sourcing / production,
- distribution,
- l’expérience client.
Ainsi, les outils digitaux de conception 3D (comme Clo3D), de production à la demande (comme le modèle de Tekyn), d’analyse de vie du produit (blockchain, certifications des données, transparence) et customer experience (réalité augmentée, chatbot, réalité virtuelle, metavers) ont permis un gain de temps, de l’harmonisation et une approche zéro-déchet pour les marques de mode.

« Un outil comme Texel est en cours de développement. C’est une innovation haptique. Créer une interaction sensorielle entre l’écran et le monde réel permettra de simuler un toucher matière (cuir, laine…). L’expérience client online sera alors poussée aux frontières du réel. »
Les digital assets
C’est un univers qui est en train d’exploser avec les NFT, le gaming (par exemple la collab Fortnite x Balenciaga), les filtres réseaux sociaux, les représentations dans le metavers, les collections digitalisées, des skins (nextdecade.io, Skinvaders) destinés principalement à une population de consommateurs gamers et gameuses (qui ont de nouvelles attentes). Ceci s’adresse aussi à ceux qui se sont enrichis avec les cryptomonnaies et aux utilisateurs de réseaux sociaux pour leur permettre de s’éclater avec leur communauté. Les filtres rendent accessibles en virtuel des produits de luxe ultra chers.
« Prenons le cas de Gucci. Le réseau retail est tellement développé que finalement on ne peut pas «vendre plus». Est-ce que le prochain marché ne serait pas ce nouvel univers virtuel à conquérir? Sûrement, l’entreprise a d’ailleurs crée un filtre sneakers Gucci pour Snapchat. Un filtre pour ceux qui affectionnent la marque mais ne peuvent pas se permettre d’acheter les produits en réel. En prime, ces clients font de la publicité gratuite pour la marque quelque part. »
Que fait-on d’un produit digitalisé?
Adrien a aussi présenté quelques exemples pour bien comprendre l’utilité de ce type d’innovations: étiquettes digitales (éléments de traçabilité ou univers de réalité augmentée pour comprendre en voyageant dans le produit, astuces d’entretien du produit qui crée un ajout de valeur au produit et une valeur émotionnelle, de la pédagogique et de la durabilité), chatbot serviciels, digitalisation produits…
Il s’est enfin intéressé à la valeur ajoutée pour le retail. Le fitting virtuel et les cabines connectées visent par exemple à améliorer l’expérience clients et réduire le taux de retour. Un seul bémol: l’interrogation du droit à l’image et la protection des données.
« Nous assistons clairement à un changement de paradigme dans lequel les univers physiques et digitaux sont en train de se mélanger. »
Pour bien comprendre les diverses possibilités qu’offre le digital sur la chaîne de valeur des produits de mode, nous vous invitons à (ré)écouter le talk d’Adrien au sein de la plateforme virtuelle de Fashion Green Hub lors des Fashion Tech Days. Une intervention à ne pas manquer!

Sophie Guittonneau
Consultante mode et styliste freelance. Direction créative, conception produit et posture de marque.
J’accompagne les marques et porteurs de projet avec une approche systémique pour un design durable et pour leur stratégie.
Je suis portée par ce qui a du sens dans les défis actuels de notre façon de consommer et de produire. Je place l’humain, l’environnement et la recherche esthétique au cœur de mes actions.