L’expérimentation devient tangible. Les barrières métiers tombent et le «bien tombé» est au rendez-vous. Les gains sont multiples, le plaisir des équipes n’est pas virtuel, leur fierté bien réelle: la vie est belle!
On part toujours d’une page blanche. Quand l’outil de conception 3D est arrivé sur le marché, les équipes l’ont étudié en s’interrogeant sur les gains possibles (prototype, aide à la décision…). Une équipe projet a été constituée en 2019.
Stéphanie Cornette, responsable stylisme-modélisme et qualité chez Blancheporte explique:
« Nous avons abordé la conception 3D comme un outil de travail et de fabrication. Puis, nous avons très vite plongé dans le grand bain! On adapte cette technique à nos besoins, à nos outils existants, à notre business et à notre stratégie. »
La maitrise des datas
Stéphanie Cornette. Notre objectif est d’exploiter nos datas pour répondre plus précisément encore aux attentes de nos clientes. On décrypte leurs comportements d’achat, de navigation, leurs commentaires… pour adapter nos collections à leurs envies.
La conception 3D nous permet de les traduire directement sur un avatar. Nous avons réintégré le modélisme au sein de Blancheporte. On gagne ainsi du temps avec nos confectionneurs. Le (ou la) modéliste travaille directement sur l’écran avec le (ou la) chef de produit. On gagne en qualité.
L’animation numérique est proche de la réalité, le tombé du tissu est calculé au grammage près. La prise de décision est plus rapide sur le «bien aller». C’est comme si nous avions un atelier de confection. Notre cahier des charges gagne en précision et nous développons notre agilité vis-à-vis des confectionneurs. Nous expérimentons avec eux de nouvelles façons de faire ensemble, nous les accompagnons.
La collection hiver est le fruit de ce premier travail. Il faut compter 3 collections de rodage pour bien maîtriser l’outil et l’organisation qui lui est liée (process, retour des fournisseurs…). C’est un principe de production à part entière qui se met en place.
Une plus grande facilité de patronnage

Bye bye la coupe à plat!
Stéphanie Cornette. Après 25 ans de patronage avec un perroquet, aujourd’hui, c’est magique !
Elle indique avec un grand sourire:
« Nous sommes à fond dans le projet et je conçois moi-même quelques modèles. Ce sont nos nouveaux métiers, c’est une fierté. »
Ces sujets sont appréciés sur les réseaux sociaux:
- un gain RSE,
- des allers-retours en moins,
- des échantillons en moins,
- moins de gaspillage de tissus…
C’est qui le patron?
David Casalgrandi, styliste et chef de produit souligne:
« La conception 3D n’enlève rien aux compétences. »
Si l’on ne sait pas créer une belle tête de manche, si l’on n’est pas en mesure de comprendre d’où vient un défaut, l’outil ne le fera pas à notre place. Le styliste voit son imprimé de suite sur l’écran de modélisation 3D. C’est davantage de plaisir!
Auparavant, avec notre échantillon, on ne pouvait pas voir le modèle, son rendu. On avait un dessin à plat, sans les volumes, un prototype réalisé sans le vrai imprimé.
Gagner en agilité!
Nos métiers ne sont plus compartimentés, entre chef de projet, styliste, modéliste, le mélange de nos compétences est plus riche et nous amène à de nouvelles façons de travailler.
Stéphanie résume:
« Cette démarche nous apporte de l’efficacité et de l’agilité. »
Nos clientes sont des femmes actives, des quinquas, qui montent en taille et qui ont envie de se sentir belles. Nous sommes persuadés que notre démarche va leur plaire car la tendance est au « faire soi-même », avoir une robe personnalisée, économiser le tissu, être acteur de la mode, influencer, réaliser des économies d’argent. L’été prochain sera sans doute le moment de mettre en avant ce nouveau savoir-faire auprès de nos clientes et d’aborder les possibilités de co-création.
La conception 3D: simple outil ou révolution?
Stéphanie Cornette. L’outil ne se fait pas tout seul, mais avec tous nos métiers. Il faut des connaissances de patronage pour l’utiliser. Avec lui, on devient styliste modéliste, avec une force de proposition décuplée pour aborder les volumes, les proportions, les tailles qui vont chez nous jusqu’au 56. Alors, oui, c’est une révolution !
Pour en savoir plus sur Blancheporte et cette belle expérimentation collective, inscrivez-vous au replay Fashion Tech Days.

Sylvie Bourgougnon
Des femmes qui veulent construire un monde meilleur, qui rêvent de s’habiller autrement et de superbes tissus dormants, prêts pour une nouvelle vie… C’est la mode responsable que je co-construis dans la Loire, territoire riche de savoir-faire textiles, de solidarité et de créativité.