

Rencontre avec Grégory Maubon, président de l’association de Promotion de la Réalité Augmentée (RA’pro).
Astrophysicien de formation, Grégory Maubon a suivi un parcours universitaire. Il a pu ensuite graviter autour de plusieurs métiers du numérique en consulting. Il a occupé différents postes techniques, help desk et en marketing communication. Aujourd’hui il a renoué avec l’univers de la recherche et se focalise sur l’usage de l’imagerie au sein d’une start-up en biotechnologie. Parallèlement à ces activités professionnelles, il a créé en 2010 l’association francophone de Promotion de la Réalité Augmentée (RA’pro).
Grégory Maubon et la genèse de RA’pro’?
«C’est une sorte de dommage collatéral de mon activité professionnelle»
Grégory Maubon en souriant.
Depuis le début de son cursus, il s’est intéressé à la manière dont l’humain appréhende la donnée numérique. C’est ce qui l’a conduit à étudier plus particulièrement la réalité augmentée (RA ou en anglais AR). Dans un monde submergé par les données numériques, la réalité augmentée se caractérise par sa capacité à proposer une interface facile à manier pour les utilisatrices et utilisateurs.
Curieux d’en apprendre davantage sur cette technologie, Grégory Maubon a commencé par faire une veille sur le sujet et à partager ses informations. De fil en aiguille, il a cofondé avec un autre passionné de la réalité augmentée l’association RA’pro. La structure s’est donnée comme mission de faire vivre un contenu francophone sur les technologies de réalité augmentée et virtuelle.

À ce jour, le site web de RA’pro reçoit plus de 15 000 visiteurs uniques chaque mois. Ils sont issus principalement de trois continents (Europe, Asie et Amérique latine). Pour promouvoir le développement et l’utilisation de la réalité augmentée dans l’espace francophone, l’association organise et participe aux principaux événements RA dans le monde. Face à la puissance des acteurs américains, notamment de Facebook avec son projet de monde virtuel Metaverse, RA’pro essaie de susciter une réflexion sur la technologie qui soit davantage en adéquation avec la culture et le droit des personnes en Europe. De fait, les usages varient selon les continents. L’Asie développe sans doute une vision un peu plus sociétale. Séoul a ainsi annoncé son intention de devenir la 1ere ville à entrer dans le Metaverse, avec un écosystème virtuel pour les services administratifs.
Quelles solutions offre la réalité augmentée?
Les premières applications de réalité augmentée sont apparues il y a un peu plus de quinze ans. Si les premiers essais n’ont pas toujours été très convaincants, les technologies fonctionnent aujourd’hui très bien. C’est le cas notamment pour tester des produits de maquillage, des coiffures ou des paires de lunettes. Les cabines d’essayage virtuel de vêtements ont été améliorées, les solutions commencent à devenir efficaces.

Pour quoi faire?
Jusqu’alors seules les marques de luxe l’utilisaient à des fins d’opérations de communication, le plus souvent à titre exceptionnel comme lors d’un défilé virtuel. Mais il ne se dégageait pas un modèle économique qui puisse être répliqué. S’agissant des solutions d’essayage virtuel, il n’y avait pas d’urgence à les déployer tant que la fréquentation des boutiques perdurait.
La pandémie a servi de catalyseur et a clairement accéléré l’adoption de ces technologies. La fermeture des magasins en raison de la crise sanitaire a contraint les marques à proposer ce type de solutions en ligne. Les ventes en ligne ont confirmé ce que l’on savait déjà: l’utilisation de la RA sur un site d’e-commerce a un impact sur le taux de transformation. Plusieurs expérimentations ont ainsi fait part d’une augmentation variant de 50% jusqu’à 300%.
Au-delà de la pandémie, la volonté de réduire le bilan carbone a plaidé en faveur de l’adoption de ces technologies. Par exemple, en favorisant l’essayage virtuel d’une paire de chaussures, la réalité augmentée permet de garantir la satisfaction client et de limiter le nombre de retours possibles. Et ce sans devoir proposer l’envoi gratuit de plusieurs paires de chaussures à essayer. Non seulement la boutique en ligne réduit son impact carbone en limitant la circulation de camions mais en plus elle augmente ses marges.
Depuis le début de l’année 2021, les magasins connaissent à nouveau une recrudescence de leur fréquentation. Néanmoins il n’y a pas de retour en arrière. Beaucoup de clients continuent à privilégier les achats en ligne. Nous entrons dans une phase où les usages en présentiel et en virtuel tendent à s’équilibrer. L’usage de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle pourrait enfin trouver sa juste place.
Grégory Maubon participera aux Fashion Tech Days
Pour en savoir plus sur ces technologies immersives, accédez au replay de l’intervention de Grégory Maubon lors de l’événement Fashion Tech Days qui a eu lieu en décembre 2021 en ligne.

Valérie Quélier
Consultante en communication (graphisme et rédaction), fondatrice de la marque KelVal.
Pour en savoir plus: www.kelval.com.