La transmission des savoir-faire - la fabrique nomade

Le savoir faire de La Fabrique NOMADE – Crédit: Lucie Lejeune

Dans le cadre de la thématique « L’importance de la transmission des savoir-faire », lors des prochaines journées Fashion Green Days, du 6 au 8 octobre 2021, nous avons interviewé Inès Mesmar, fondatrice de l’association: La Fabrique NOMADE.

F comme Fabrique:  Entre manière dont une chose est fabriquée et établissement industriel de moyenne importance produisant des objets finis.

N comme Nomade: Qui n’a pas d’habitation fixe, qui vit en déplacements continuels.

 

Ici on est loin des Digital Nomad, tendance professionnelle post-covid, qui tend à rendre la vie nomade choisie et non subie. Ici, on est dans la prise de conscience d’histoires personnelles et professionnelles qui ont perdu de leur sens, de leur valeur du fait de déplacements subis et imposés par des situations géopolitiques compliquées. Pour survivre, ces personnes ont donc accepté de changer de vie et d’oublier leur métier premier.

équipe la fabrique nomade

L’équipe La Fabrique NOMADE – Crédit: PhilipKA

Quel rôle joue votre association?

La Fabrique Nomade - Lucie lejeune

Crédit: Lucie Lejeune

Aussi, pour Inès Mesmar, la fondatrice de l’association: 

 « Lever les freins qui empêchent les artisans d’exercer leur vrai métier, c’est la raison d’être de La Fabrique NOMADE ».

Portée par son histoire personnelle, elle décide de faire de l’histoire de sa maman, brodeuse de la Médina de Tunis. Elle a dû abandonner son savoir-faire à son arrivée en France, un des piliers de son projet d’association.

Située 1 bis avenue Daumesnil à Paris, sous une arche du Viaduc des Arts, l’association a pour vocation d’agir pour l’insertion professionnelle des couturiers réfugiés et migrants, disposant d’un savoir-faire acquis dans leur pays d’origine, et d’enrichir le secteur de l’industrie textile par l’apport de leurs compétences.

L'accompagnement des artisans chez la fabrique nomade

L’accompagnement des artisans – La Fabrique NOMADE

Quels sont les principaux enjeux pour vous? 

Nous avons trois enjeux principaux.
Premièrement: adapter leurs savoir-faire aux attentes et exigences de l’industrie textile et plus largement des acteurs de la Mode. 

Et accompagner les artisans sur la mobilité dans d’autres régions. En effet, nombre d’entreprises textiles sont implantés en dehors de l’Île-de-France. Les opportunités d’emplois sont très souvent sur des territoires ruraux, ce qui pose des problématiques à solutionner. Par exemple: le déplacement sur place, la nécessité d’avoir un véhicule, le logement, le lien social et les salaires qui sont encore pas assez attractif…

Enfin, accompagner les entreprises à ouvrir leurs circuits de recrutement pour aller vers un public, souvent mal identifié sur ces métiers et ces savoir-faire.

Les difficultés auxquelles vous devez faire face?

Nous faisons face à la non-reconnaissance de leurs compétences lorsqu’ils arrivent en Europe. En France, ces artisans du secteur du textile, mais aussi ces professionnels ayant exercé dans d’autres secteurs manuels ou techniques se heurtent aux problèmes d’équivalence, ou de reconnaissance de diplômes, et d’expériences professionnelles dans leur pays non reconnues. Ils se retrouvent à exercer des métiers souvent bien loin de leur champs d’expertise, tel que le ménage, la sécurité, le BTP, la restauration, comme pour accentuer la distance qui les séparent de leur pays. 

Portrait artisan - La fabrique nomade crédit Nicolas Dupasquier

Portrait artisan de La Fabrique NOMADE – Crédit: Nicolas du Pasquier

Identifier, former, et accompagner des couturiers réfugiés ou migrantes, dans leur insertion professionnelle.

Créer des passerelles et tisser des liens entre:

  • Les entreprises du secteur de l’habillement et du vêtement, en demande et en recherche.
  • Les professionnels de la fabrication textile, de la couture: technicien, mécanicien couture, porteurs de savoir-faire très recherchés. Mais aussi des artisans: broderie, dentelle, plisseur, cuirs & pelisse, etc…

Car, il est à noter que les écoles de mode, de couture existantes aujourd’hui, ne forment plus de techniciens, ni de couturiers, comme si les métiers manuels n’étaient plus intéressants alors qu’ils sont extrêmement prisés par les grandes maisons de couture ou par les sous-traitants de ces maisons.

Quelles sont les attentes des entreprises en recherche de savoir-faire?

La demande est telle que les maisons de couture et leurs sous-traitants ont mis en place de la formation en interne pour former leurs employés aux spécificités et attentes de l’entreprise. 

Ouvertes à la formation via des dispositifs de pôle emploi comme AFTR ou les POEI, et des contrats d’apprentissage, elles investissent dans la formation de leurs équipes. Elles ont besoin de personnes passionnées par le métier qui s’inscrivent dans la durée, et favorisent le développement de l’entreprise. Mais attirer des candidats dans ce secteur n’est pas chose aisée. En effet, les rémunérations au départ sont encore faibles au regard de l’expertise et du savoir-faire.

À noter que 18 mois sont nécessaires pour assurer la pérennisation de savoir-faire spécifiques.

 

Un parcours ou plusieurs exemples d’accompagnement jusqu’au « placement » en entreprise: …

Inès Mesmar vous dévoilera le 8 octobre prochain, des portraits, des parcours de différentes personnes porteuses de savoir-faire très recherchés.

 

Ce sera à découvrir lors des Fashion Green Days les 6/7/8 octobre prochains.

Rendez-vous est pris ! Inscrivez-vous !

Emmanuelle Bresson

Emmanuelle Bresson

#CURIOSITÉ : Développer la culture sectorielle et environnementale des publics apprenants.

#ENVIE : Favoriser les pédagogies multi-modales et numériques tout en sobriété.

#ÉMERVEILLEMENT : Contribuer au développement marketing de projets mode, lifestyle, à sensibilité durable.

 

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